Peintre majeur du XIXe siècle, Paul Gauguin est plus connu pour sa maîtrise de la peinture que toute autre forme d’art. C’est toute l’originalité de l’exposition qui lui est consacrée au MoMA du 8 mars au 8 juin : montrer l’étendue de la palette de l’artiste, en présentant des gravures, des sculptures et surtout des dessin
Après avoir exposé aux côtés des impressionnistes – il participe aux 5 dernières expositions du groupe- et avoir été chef de file de l’école de Pont-Avens, Paul Gauguin s’embarque en 1891 pour Tahiti à la recherche d’un monde primitif et pur, préservé de la culture européenne. Après ce premier séjour, Gauguin se fixe définitivement en Polynésie en 1895.
“Metamorphoses” se concentre justement sur cette période de sa vie et de son art et présente ses oeuvres 1889 à 1903, date de sa mort. Avec environ 150 oeuvres dont quelque 120 sur papier et une sélection de 30 peintures et sculptures, c’est la première exposition à proposer un regard en profondeur sur le travail global de l’artiste. Les pièces présentées appartiennent à la dernière période artistique de l’oeuvre artistique de Gauguin, en se focalisant sur ses 20 dernières années de production, les moins connues mais les plus fascinantes.
L’exposition est découpée chronologiquement. Avec “The Volpini Suite”, le spectateur commence par découvrir les oeuvres de Gauguin avant son départ à Tahiti en 1889, période pendant laquelle l’artiste, poussé par The Van Gogh s’essaye à la lithographie. La visite continue avec “The Noa Noa Suite” qui présente ses oeuvres de 1893 à 1894. À cette époque, si le corps de l’artiste est en France, son esprit en revanche, semble être resté à Tahiti, comme en témoigne sa production artistique de l’époque.Le spectateur pourra ainsi découvrir toute l’étendue de l’influence qu’a exercé la Polynésie dans son oeuvre : Gauguin commence alors à travailler sur le livre Noa Noa qui occupe une place singulière dans son oeuvre. Mêlant récit de voyage, commentaire sur ses tableaux et gravures, ce livre ne paraîtra jamais sous la forme qu’avait souhaité Gauguin. Le spectateur pourra apprécier les 10 gravures sur bois qui devaient servir d’illustration à Noa Noa.
“Watercolor Monotypes” présente ensuite ses aquarelles de 1894 et “The Vollard Suite” revient sur ses gravures après son second voyage à Tahiti en 1898-99. Enfin, “Oil Transfert Drawings” 1899-1903 clôture l’exposition avec une série de dessin de l’artiste.
Gauguin n’a cessé, au cours de sa carrière, sa quête d’innovation. Il était toujours à la recherche de nouvelles sources d’inspiration pour nourrir sa créativité. Plus que n’importe quel autre artiste de son époque, il a exploré une multitude de techniques, cheminement que s’applique à retranscrire l’exposition. L’oeuvre de Gauguin prend un sens nouveau à travers les multiples processus de transformation qu’il utilise -les diverses méthodes de gravure sont expliquées en détail- et à travers les différents matériaux qu’il choisit de travailler.
L’exposition a le mérite d’apporter une compréhension globale de l’oeuvre de Paul Gauguin et met en lumière ses travaux les moins connus en accompagnant le visiteur avec des explications simples et pédagogiques.