Les jeunes Américains sèchent de plus en plus sur les langues européennes. Une étude de la Modern Language Association (MLA), qui vient d’être publiée, souligne la baisse d’intérêt notable des étudiants américains pour les langues autres que l’anglais.
L’association, qui comptabilise le nombre d’inscrits dans les cours de langues dans l’enseignement supérieur américain depuis 1958, note une chute de 100.000 inscrits de 2009 à 2013. Il s’agit du taux de décrochage le plus important depuis 1995, selon le rapport, avec un taux d’inscrits qui passe de 8,7 à 8,1%.
Un cas français « intéressant »
Même l’espagnol, qui semblait être de loin la langue préférée des étudiants ces dernières décennies en comptabilisant plus de la moitié des inscriptions totales, pâtit visiblement de cette tendance: le nombre d’inscriptions connaît sa chute la plus importante depuis 1958, avec une baisse de 70.000 étudiants de 2009 à 2013 alors que le nombre total d’étudiants a augmenté sur la même période.
Cependant, le français reste “un cas très intéressant” seront Rosemary G. Feal, directrice éxecutive du MLA. En effet, malgré cette tendance générale à la baisse, la langue de Molière se maintient au deuxième rang derrière l’espagnol, et connaît un recul moins fort par rapport aux autres langues européennes. Celui-ci atteint 8,1% entre 2009 et 2013, contre 9,3% pour l’allemand, 8,2% pour l’espagnol, et 11,3% pour l’italien .
“Dans les années 60 tout le monde étudiait cette langue au Lycée. La culture française, la littérature et la Constitution notamment ont beaucoup influé sur les Etats-Unis » explique-t-elle en analysant l’année 1968 comme un « pic » dans l’intérêt des étudiants pour le français, sans grande surprise. « C’est une langue qui a été et reste importante pour des raisons professionnelles et commerciales également » ajoute t-elle avant de rappeler que « de nombreux pays d’Afrique ont comme langue officielle le français, comme c’est le cas pour certaines organisations internationales, dont l’ONU” .
Un attrait les “expériences nouvelles”
La tendance s’explique notamment par la multiplication des options proposées aux étudiants à l’université. Alors que les langues étrangères faisaient partie des matières principales dans les années 60, elles sont aujourd’hui devancées par des cours d’art digital, de maîtrise de certains logiciels tels que Powerpoint ou Excel par exemple.
C’est sans compter l’engouement nouveau pour les langues plus “exotiques” telles que le chinois, l’arabe, ou le coréen, qui elles suivent la trajectoire opposée de celle des langues européennes. «Les étudiants américains ont aujourd’hui un choix beaucoup plus vaste dans les matières proposées, et on note un intérêt croissant de leur part pour les expériences nouvelles, comme l’apprentissage du coréen ou de la Langue des signes américaine (ASL), qui est passée devant l’allemand” confirme Rosemary G. Feal. Alors, simple tendance, où désintérêt grandissant envers les pays européens? Pour la directrice exécutive du MLA, “c’est encore trop tôt, mais les années nous le diront” .
0 Responses
Je suis tous les jours effaré par le manque d’intérêt total des Américains par tout ce qui se passe en dehors de leurs frontières d’une manière générale (et j’habite à New York, c’est dire du reste des Américains). Ils ne connaissent pour la plupart rien de leurs voisins canadiens et mexicains et vivent dans un isolement total. Leur seul accès à ce qu’il y a d’étranger se fait par les médias et leur lot de bétises et autres idées reçues.
C’est pas faux ! Bon, le manque d’interet pour les autres, mele a l’ignorance, ne sont pas une caracteristique strictement locale. Il y a plein de Francais vivant en metropole qui sont exactement pareils.ainsi que dans tous les pays du monde. Mais vous avez raison, les Americains devraient se montrer nettement plus inspires et interesses par l’exterieur (Car il existe aussi des aspects positifs a l’exterieur, a explorer et eventuellement a accepter). Ceci afin de prouver que leurs aspirations sont a hauteur de leurs ambitions.
Ensuite, je pense que les masses populaires americaines ainsi qu’une partie des cadres sont tellement occupes a travailler et/ou a survivre socialement qu’elles ne trouvent pas trop de temps pour la reflexion. Ce phenomene est en cours en France aussi.. (Enfin, chez ceux qui travaillent). Sigh !