Ses influences artistiques sont américaines: Saul Steinberg, William Steig, O.R. Blechman, illustrateurs de The New Yorker, mais aussi françaises: Bosc, Chaval, les maîtres de Sempé. Chez Topor, il a pris des leçons de liberté. Et l’artiste auquel fait le plus penser le coup de crayon de Serge Bloch, la simplicité subtile de sa ligne, est Paul Klee. Ses dessins sont simples et épurés. Il a quelques parti-pris: rester sur deux ou trois couleurs (à côté du crayon, le bleu pour la première exposition, le rouge pour l’exposition actuelle). À la façon d’un artiste surréaliste, il ponctue ses dessins d’ajouts nés de rencontres presque aussi fortuites que celles d’un parapluie et d’une machine à coudre sur une table de dissection: parce qu’il y avait un petit magasin de tampons à côté de chez lui, des tampons ont trouvé place dans ses dessins. Ce choix se justifie esthétiquement: il aime le contraste entre la liberté du trait dans le dessin et la précision graphique minutieuse du tampon.
Serge Bloch a dû choisir de rentrer en France à cause de ses fils, qui allaient entrer au lycée. Mais sa plus grande peur reste de se laisser enfermer dans des frontières et des catégories. À l’aventure américaine succède un horizon japonais: une éditrice japonaise qui a aimé ses dessins l’a contacté pour une collaboration, et ils ont de nombreux projets ensemble. Il vend également des dessins en Allemagne, en Italie, en Espagne, en Chine.
Pour sa nouvelle exposition à Living With Art, Serge Bloch explore sa liberté d’artiste: il réussit à combiner à la fois des thèmes personnels liés à son origine juive et l’expérience de sa vie newyorkaise. People on the Block: ce “Block”, c’est à la fois son nom, lui, ce qui s’inscrit en lui, dans son corps, son histoire, son esprit; son “block”, son pâté de maison newyorkais, les voisins, les gens qu’il a fréquentés pendant trois ans; et enfin, le “bloc” en bois, le nouveau medium qu’il utilise dans des sculptures ludiques dont l’idée lui est venue “par hasard” après avoir joué pendant dix ans avec de petits cubes posés sur son bureau. L’oeuvre qui en résulte, humoristique et malicieuse, donne envie de garder près de soi, à Paris ou à New York, un bloc de Bloch, pour faire souffler sur son bureau un vent de rire et de liberté.
Exposition à la Living with Art gallery (153 Lafayette Street 7th floor). Tel: (917) 783-5737. Living with Art website
Jusqu’au 19 juin.
0 Responses
Tres sympa ton article, je connais SErge aussi et j’aime beaucoup son travail.
On s’est rencontre hier soir chez Catherine Texier. J’ai lu ton livre sur la bicyclette que j’ai beaucoup aime. Viens en Bicyclette avec Patrick!
Martine
Je suis très en retard, mais je voulais dire que moi aussi, j’aime le travail de Serge Bloch. Beaucoup, même. Il a actuellement une expo à Paris— je suis allé voir, et ça m’a plu enormement!!
http://maralsassouni.blogspot.com/2010/09/bumping-into-serge-bloch.html