Alors oui, c’est la crise!
Cependant les français devraient voir le bon côté des choses : ils peuvent encore se permettre d’être malade. Et ça, malgré ce que l’on pourrait penser, ce n’est pas donné à tout le monde. En cette période électorale et donc de choix sur des questions de société, CBS rappelle que dans le système de santé «socialiste» à la française, certes les tarifs sont fixés par l’Etat, certes les médecins gagnent moins bien leur vie comparativement aux praticiens américains, mais la France reste le pays au meilleur système de santé d’après le classement de l’OMS. Et source de constant étonnement chez nos cousins américains (Michael Moore y fait maintes fois référence dans son Sicko): le principe de SOS MEDECINS, soit le fait de pouvoir avoir un médecin chez soi en moins d’une heure. Comme quoi même sur la question de la livraison à domicile, nos cousins outre-atlantique ont encore à apprendre.
Cette crise qui devient «palpable» en France, selon le Washington Post et frappe tous les secteurs, de la production industrielle au marché de l’immobilier, en passant par le centre ville piéton de la ville de Rouen et le salon de coiffure de Coralie Cantrelle : «les gens ne savent pas quand cela va finir […] les gens ont peur». Face à la crise, pour le Christian Science Monitor, Nicolas Sarkozy est en train de «s’imposer comme un leader». L’invasion de la Géorgie par la Russie, la tête de l’UE, la crise financière internationale, du «pain béni» pour le Président français, qui lui ont permis de devenir «un leader dans la crise, et ce dans un monde multipolaire». «Homme d’action», il a géré en un temps record la crise avec la Géorgie «calme dans la tempête», comme il a pu le démontrer dans la prise d’otage de la maternelle de Neuilly, à l’époque maire, le Christian Science Monitor laisse à penser que les errements de « Monsieur Bling Bling » sont derrière lui, preuve en est même les journalistes chez Libération sont conquis.
«L’enfant terrible de l’Elysée» qui pourrait devenir le «mentor» de Barack Obama en ce qui concerne les relations internationales. C’est tout du moins ce que prévoit en cas de succès de ce dernier, <a href="http://www.marketwatch.com/news/story/story.aspx?guid=3D8F2085-BD17-4ECF-B273-EB7E263DCD1C&siteid=rss”>MarketWatch. Barack Obama pourrait avoir besoin de conseils, et qui mieux que Nicolas Sarkozy, de six ans son aîné ? Les deux hommes, aux carrières semblables, qui partagent les mêmes opinions sur les questions de refonte du système économique, pourraient alors sceller un nouvel âge d’or des relations franco-américaines. On parle même de «lune de miel» !
Mais justement, Barack Obama aurait il pu être français ? La réponse du blog d’un journaliste de Newsweek est sans appel. L’article, au titre évocateur de « Liberty, equality, hypocrisy», s’en prends violemment au modèle d’intégration français, suite à un article du Nouvel Observateur qui voyait dans le destin de Barack Obama une revanche sur l’esclavage, le racisme et la discrimination (écueil qui, soit dit en passant a toujours été évité par le candidat démocrate). Et là, tout y passe : la colonisation, les émeutes des banlieues, le racisme rampant et la non représentativité de nos élites politiques, le journaliste finissant «la campagne de Barack Obama montre d’où l’Amerique vient, et le chemin qu’il reste à parcourir pour la France».
La presse américaine revient aussi largement cette semaine sur le décès de Sœur Emmanuelle. Le New York Times revient sur son parcours, en tant que femme et en tant que religieuse, favorable au mariage des prêtres, à l’égalité des droits pour les homosexuels. Elle écrivit même au pape Jean Paul II pour l’inciter à statuer en faveur des moyens de contraception. Le New York Times relate aussi la fameuse anecdote, ou sur le plateau de Bernard Pivot, à la question de son mot préfère, elle avait répondu « Yallah » (en arabe « Allons-y !»). La sœur préférée des français titre le Huffington Post, qui évoque « ses cheveux blancs, entourés dans son voile gris et ses yeux pétillants derriere ses grandes lunette » sur les plateaux de télévision. Le Washington Post dresse pareillement le portrait de celle qui « parlait candidement de son esprit rebelle, haranguait la bourgeoisie et les plus favorisés pour ne pas donner assez aux plus pauvres, et appelait tout le monde par son prénom, même les présidents », rappelant qu’elle poussait à l’éducation des enfants égyptiens, «sans faire de prosélytisme».
Ainsi, Le Washington s’est plu à rappeler l’une des devises préférées de Sœur Emmanuelle, « Le Paradis c’est les autres ».