Le commissaire-priseur Simon de Pury, marteau en main, alpague, s’égosille, court dans la salle. Un voyage en Argentine, un repas chez Daniel, un autre au Bernardin, etc. Dix, quinze, vingt-cinq mille dollars… Le commissaire-priseur adjuge, les prix s’envolent. Et le Lycée encaisse. D’après ses organisateurs, le gala du 2 février a permis de lever 1,4 million de dollars. C’est 300 000 dollars de plus que l’an dernier, soit 20 % d’augmentation.
Le gala du Lycée n’existe que depuis 8 ans. La première année, il n’avait permis de lever « que » 210 000 dollars. C’est principalement son déménagement, achevé en 2003, qui a amené le Lycée sur le terrain du fundraising. Le nouveau bâtiment, d’un coût de 95 millions de dollars, a été financé par emprunt. Depuis, l’établissement (qui est entièrement privé) est entré dans la cour des grands de la course aux millions. En 2005, il a lancé une campagne de donations de 12 millions de dollars, dont la moitié devrait être d’ores et déjà acquise d’ici à la fin 2007.
Révolution culturelle
La tendance concerne toutes les écoles privées new-yorkaises, en tout cas les plus prestigieuses, et montre que le Lycée français est bel et bien un établissement américain avant d’être français. « Nous faisons figure de modèle maintenant pour les lycées français d’Amérique du Nord » estime Arthur Moore, directeur du développement du Lycée. Une conférence réunissait samedi à Atlanta tous les établissements Français des Etats-Unis et du Canada « et les seuls qui font mieux que nous sont ceux qui ont une plus forte proportion d’Américains».
Car, pour les parents Français notamment, l’appel aux dons requiert une révolution culturelle. La tendance vaut d’ailleurs encore beaucoup de critiques à l’établissement, de la part de parents qui acceptent mal d’être sollicités pour le fundraising après avoir versé 18 000 dollars de frais d’inscription… Un tiers des parents d’élèves du Lycée sont Américains, les autres (Français pour un tiers, du reste du monde pour les autres) sont donc largement étrangers à la culture américaine du funraising permanent. « Arriver à rivaliser avec les écoles Américaines est donc un challenge », confie Arthur Moore. Environ 40 % des parents de l’école contribuent au « fonds annuel de participation », alors que cette part atteint « 80 voire 90 % dans d’autres écoles privées de l’Upper East Side ».
Pour « rééduquer » les parents français, le Lycée a donc mis en place une stratégie élaborée, confiant le fundraising à des parents « Français ou franco-américains, qui comprennent donc le fundraising et en même temps la culture française » dit Arthur Moore. L’an dernier, pour la première fois, une équipe de parents a fait une campagne d’appels téléphoniques pour relancer les coupables qui n’avaient pas « encore » donné. Ils ont, paraît-il, été très bien reçus…
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ici a dallas, cette culture du fundraising est egalement tres presente, ecole internationale inclue.
mais franchement le probleme reste le suivant. quand vous etes expat et que votre companie finance l’ecole privee de vos enfants, c’est l’ideal. mais lorsque ce n’est pas le cas et que vous travaillez pour une boite americaine, il faut sortir de sa poche des sommes considerables que je ne me permettrais meme pas de comparer avec la france sous peine d’indecence. alors il est evident que donner de l’argent supplementaire alors que la pilule est deja dure a avaler pour les frais scolaires annuels conventionnels, c’est loin d’etre evident. et encore! je ne parle pas de NY mais du metroplex.
“reeduquer les parents”, peut etre. mais le parametre est simple, et ne correspond pas forcement au fait d’etre francais ou americain, mais a ce qui se trouve dans votre porte monnaie. (on est pas aux usa pour rien). je ne sais pas pour NY, mais ici a Dallas, inclure 20k d’ecoles privees dans un budget alors que ma femme, selon son visa, n’a pas la possibilite de travailler, vous comprendrez que les fundraising, je les evite.
nicolas
dallas
aussi ne pas oublier que les ex-pat ne sont généralement ici que pour 3ans, alors casquer en plus alors que c’est la boite qui paye tous les frais d’étude des enfants, et qu’ils rentrent en France bientôt…..ils passent.
Cependant les boites, surtout les Banques à NY, le savent, et elles compensent en partie pour leurs employés ex-pat radins en faisant des dons divers aux differentes manifestations organisées pour glaner des fonds supplémentaires. Elles sont aussi un peu obligées puisque sinon, où iraient-ils apprendre, les chérubins de leurs employés??
Vous écrivez (avec une petite coquille amusante) : “Un tiers des parents d’élèves du Lycée sont Américains, les autres (Français pour un tiers, du reste du monde pour les autres) sont donc largement étrangers à la culture américaine du funraising permanent.”
Belle trouvaille linguistique ! Moi non plus je n’aurais rien à redire au “funraising”… on rigole, on rigole, on s’amuse (fun), ça ne coûte rien !
So let’s make fundraising fun !
C’est l’fun ! (comme on dit en joual, argot québecquois)