Les émojis et GIF (images animées) en musique inondent YouTube depuis mi-juillet. Derrière ce phénomène, on retrouve la start-up EmoJam fondée par la française LouMa Marguet. La trentenaire a signé un partenariat avec la plateforme de vidéos la plus utilisée au monde – un fait suffisamment rare pour être souligné – qui l’a repérée durant le confinement. “Nous sommes la plus jeune boîte à travailler avec YouTube et la seule Française”, se réjouit LouMa Marguet, basée à Los Angeles.
Via un abonnement, YouTube offre aux créateurs de contenus – qu’ils soient influenceurs, gameurs, chefs de cuisine ou professeurs – la possibilité de créer des émojams personnalisés et de les véhiculer auprès de leur audience. “C’est un nouveau format de contenus. Les “créateurs” peuvent donner vie à un émojam à partir d’un émoji en ajoutant leur voix, via le studio mis à disposition”, explique la créatrice. “S’ils veulent un contenu plus élaboré, nos équipes peuvent prendre le relais.”
À l’origine, EmoJam était destinée aux musiciens. L’application permet de remplacer les émojis – émoticônes en français- de nos smartphones par des émojis en musique. Elle permet d’envoyer des émojis représentant le visage d’un artiste ou sa pochette d’album associés à dix secondes de sa musique. La société a déjà créé des émojis et GIF sonores pour des célébrités telles que Mary J. Blige, John Legend ou Gwen Stefani.
Durant les dernières années, l’application a évolué pour répondre à la cible élargie des créateurs de contenus, qu’ils soient suivis par 5.000 ou 8 millions d’abonnés. “L’idée est qu’EmoJam devienne un produit dérivé (“digital merchandising”), comme les tee-shirts vendus après un concert”, affirme la Française qui a commencé sa carrière auprès d’Atlantic Records à New York.
Une app pleine d’ambitions
Des nouveautés qui ont assis la croissance de la société installée à Los Angeles. Elle recense aujourd’hui 100.000 utilisateurs, dont 12 % avec un abonnement payant. Une hausse “significative” liée au partenariat avec YouTube. La start-up a ainsi bénéficié du développement des plateformes d’expression et des messageries, ainsi que la domination des réseaux sociaux qui permet à tout un chacun de devenir un entrepreneur/influenceur. Sans compter que la société a également été propulsée grâce à des financements. Il y a deux ans, elle a remporté un demi-million de dollars lors d’une compétition, lui permettant de renforcer ses équipes – ils sont sept chez EmoJam.
LouMa Marguet aspire à suivre le modèle de Giphy qui a intégré ses GIF à plusieurs plateformes (Facebook, iMessage, Instagram…). L’entrepreneure aimerait ainsi reproduire “sa formule magique de YouTube” avec Twitch ou Discord pour poursuivre sa lancée. En ce sens, elle a déjà signé d’autres partenariats qui seront annoncés à l’automne.
Et elle ne s’arrête pas là. Cantonnée (pour l’instant) au marché américain, l’entrepreneure veut envahir l’Amérique latine à court terme avec ses émojams, “un gros marché en terme de consommation mobile”. Comme l’explique la Française, “Youtube nous ouvre de nouvelles portes.”