Si vous voulez du dépaysement et un road trip original, la Highway 395 est faite pour vous. De Lone Pine jusqu’au lac Tahoe, elle recèle de trésors naturels – dont les montagnes de la Sierra Nevada, des lacs majestueux et des “tufas” -, mais aussi historiques avec une ville fantôme et un ancien camp d’internement datant de la Seconde Guerre Mondiale.
Si vous aimez les paysages enneigés, il faudra vous y rendre entre novembre et mars (pensez à faire escale à Mammoth Lake pour le ski). L’automne est davantage plébiscité pour ses couleurs, quand le printemps et l’été sont propices aux randonnées. French Morning vous embarque pour trois jours de découvertes à 60 miles à l’heure, au départ de Los Angeles (possibilité de le faire en sens inverse, au départ de San Francisco). Attention, programme chargé !
JOUR 1 : Los Angeles > Lone Pine (210 miles, 3 heures) > Big Pine (42 miles seulement, 40 minutes)
Le périple débute avec un arrêt dans la petite ville de Lone Pine – qui tient son nom d’un pin solitaire qui aurait pris racine à l’embouchure du Lone Pine Canyon -, située dans le comté d’Inyo en Californie. Encastrée entre le massif montagneux de la Sierra Nevada, elle est célèbre pour son décor de Far West, entrevu dans nombre de films hollywoodiens depuis près d’un siècle. Vous retrouverez notamment des lieux de tournage (de «Iron Man» de Jon Favreau à «Django Unchained» de Quentin Tarantino) dans les Alabama Hills, un ensemble de formations rocheuses à explorer à travers le tour Picture Rocks Circle (informations auprès de la Chambre de commerce locale, qui vous fera don d’une carte).
Puis, place à la collation. Pour un déjeuner qui vous tient au corps, l’Alabama Hills Café est parfait (vente à emporter pour l’instant).
La journée prendra une tournure plus sportive, avec une randonnée au Mont Whitney (permis nécéssaire). Les plus aventureux choisiront d’atteindre le sommet en marchant durant une journée (aller-retour de 22 milles, départ au niveau du Whitney Portal Pinic Area), quand les autres pourront juste arpenter le chemin jusqu’à en avoir assez. Et ce sera déjà une belle prouesse – et une magnifique vue sur le plus haut sommet des Etats-Unis (en dehors de l’Alaska).
Une fois vos jambes dégourdies, il sera temps de remonter dans la voiture direction le nord. Là, un arrêt s’impose au Manzanar National Historic Site (le “visitor center” est fermé, mais la visite se fait en voiture), qui a abrité un camp d’internement où 10.000 Américains d’origine japonaise ont été emprisonnés pendant la Seconde Guerre Mondiale, après l’attaque de Pearl Harbor. Après toutes ces émotions, vous pourrez vous reposer à Big Pine.
JOUR 2 : Big Pine > Lee Vining (80 miles, 1 h 20 au total)
Dans chaque road trip, il faut faire des choix. A Big Pine, on fera celui de profiter pleinement de la nature, via le North Fork Trail (permis obligatoire). Sur le papier, il est effrayant avec ses 13 miles aller/retour jusqu’au troisième lac. Mais il vaut le détour, vous permettant de traverser la Sierra pour atteindre des lacs aux eaux turquoises, de quoi vous faire tourner la tête.
Après l’effort, le réconfort avec une pause déjeuner chez Copper Top BBQ (fermeture à 19 heures, tables sur place), une référence en matière de ribs et de pulled pork à Big Pine. Mention spéciale pour leur mac & cheese.
Il sera alors temps de parcourir quelques kilomètres supplémentaires, direction le nord. Pour atténuer l’effet de la route, faites une pause aux sources chaudes Wild Willy’s Hot Springs (attention, elles peuvent attirer les foules le week-end). Et un peu plus loin, vous trouverez le Hot Creek Geological Site, que l’on surnomme le mini Yellowstone. Même si la baignade vous tente, abstenez vous : outre les geysers imprévisibles, l’eau des piscines naturelles dépasse les 200 degrés, chauffée par le magma.
Après ces vapeurs, il sera temps de faire quelques kilomètres supplémentaires pour passer la nuit dans la ville paisible de Lee Vining.
JOUR 3: Lee Vining > Lake Tahoe (111 miles, 2 heures)
Profitez dès le matin d’une merveille locale : le Mono Lake et ses tufas (formations calcaires), le côté sud propose une balade d’un mile accessible à tous. Vous y observerez une ribambelle d’oiseaux, mais surtout, n’hésitez pas à vous baigner. Vous pourrez ainsi littéralement flotter dans l’eau, puisque le lac possède l’une des plus grosses concentrations de sel (trois fois plus que l’océan). Il sera ensuite temps de vous restaurer chez Whoa Nellie Deli, qui se trouve dans une station service.
Quelques kilomètres supplémentaires (30 miles plus exactement) seront nécessaires pour atteindre un autre lieu historique du road-trip : Bodie, une ville fantôme très bien préservée (entrée : 8 dollars). Une manière de revenir sur les traces des chercheurs d’or qui, au XIXe siècle, ont bravé des conditions climatiques extrêmes pour suivre d’infimes filons du précieux métal.
Pas le temps de trop traîner puisqu’il sera déjà l’heure de filer vers le lac Tahoe, à cheval entre la Californie et le Nevada. En hiver, vous pourrez y skier. Et le reste du temps, vous pourrez admirer la vue depuis Emeral Bay, crapahuter le long du lac pour rejoindre la plage de Secret Cove ou faire du stand-up paddle à Sand Harbor. Pour en profiter au maximum, on vous conseillera de prolonger votre séjour au lac Tahoe d’une journée supplémentaire.
Pour dormir :
Pour rester au chaud, optez pour le Whitney Portal Store (Lone Pine), une cabine à Reverse Creek Lodge (June Lake) ou l’auberge de jeunesse The Hostel California (Bishop). A l’air libre, choisissez le camping à Independence Creek Campground ou Lake Tahoe (pensez à réserver en avance).