«Le temps a passé. La guerre en Irak est devenue progressivement impopulaire aux Etats-Unis, les cafeterias recommencent à servir des “French fries” et la France a un nouveau visage à ses commandes». Et par ce «nouveau visage», le Los Angeles Times entend Nicolas Sarkozy, un homme «qui charge Elvis Presley sur son iPod, passe des vacances dans le New Hampshire et apprécie son surnom de Sarko l’Americain ». D’après le quotidien, « les expatriés français ici dans le Nouveau Monde ont eu la vie dure pendant quelques années, après que la France se soit opposée à la guerre de l’Irak. Mais avec l’élection de président Nicolas Sarkozy cette année, il y a eu une sorte de sentiment de soulagement libérateur, tempéré par une pointe de cynisme à la française, qu’une page s’était tournée».
Le New York Sun constate la «détermination» de M. Sarkozy à «compenser les décennies d’opposition française en Amérique» à travers «le poids de son contingent à Washington. L’accompagnent entre autres son ministre des Affaires Etrangères, Bernard Kouchner, son ministre de l’Economie et des Finances, Christine Lagarde, son ministre de la justice Rachida Dati, la secrétaire d’Etat chargée des droits de l’homme Rama Yade et le président de l’Assemblée nationale française, Bernard Accoyer».
La campagne présidentielle n’est jamais loin, comme le rappelle Newsweek: «Les collaborateurs de Nicolas Sarkozy ont dit qu’il ne rencontrerait ni ne saluerait les candidats à la présidentielles ». Mais, l’hebdomadaire note : « en tant que ministre du gouvernement, Nicolas Sarkozy avait fait la connaissance de John Mc Cain et de Barack Obama. Et il a vu Giuliani au moins 3 fois en 2002. « J’adore la France » a déclaré Giuliani récemment, et pas seulement parce que des experts français auraient surnommé Sarkozy «the French Rudy»».
Les pré-papiers de la presse américaine ont des allures de déclarations amoureuses. Le Washington Post, après s’être inquiété de l’absence d’une première dame pour accompagner le French Président, dispense même ses conseils au président pour éviter les mauvaises surprises de retour dans un pays finalement bien plus dangereux que la terre des Yankees. «{Le voyage de Sarkozy n’est pas sans risques, en France. Bush reste une figure impopulaire et tandis que les français sont fascinés par les Etats-Unis, le mode de vie américain perd des points. Pendant sa visite, Sarkozy doit être prudent de ne pas apparaître soumis à Bush ou évoquer des comparaisons avec l’ancien Premier Ministre britannique Tony Blair, accusé par les critiques d’être le caniche de Bush }.
Dans le Huffington Post, la journaliste Alina Pimenov revient sur l’interview de Nicolas Sarkozy sur CBS et s’amuse de la différence de perception entre les Français et Américains à propos de l’intrusion du domaine privé des politiques sur la scène publique. Elle salue « l’élégance » de la sortie de Sarkozy face à la question sur Cecilia, car « il y a, après tout, de la dignité dans la vie privée. Donc bravo, Sarko ! ».
Dans ce concert de louanges, c’est le New York Times qui joue les trouble-fêtes. La loi sur les tests ADN semble rester en travers de la gorge: «La publication récente de deux guides annuels qui recensent la popularité de prénoms pourrait inciter à plus d’introspection une nation luttant déjà bien péniblement pour définir sa propre identité. La question est d’ailleurs apparue si urgente que le Président Nicolas Sarkozy a ressenti le besoin de créer un Ministère d’Immigration et l’Identité nationale et le gouvernement a passé une loi autorisant la mise à l’épreuve d’ADN à établir des liaisons familiales parmi des immigrants potentiels».