L’un est Français, l’autre Américain. Ils n’ont jamais travaillé ensemble mais leur travail sur l’infiniment petit leur vaut aujourd’hui de partager un prix Nobel de physique.
Serge Haroche et David Wineland, respectivement professeur au Collège de France et à l’Ecole Normale Supérieure (ENS) et chercheur à l’Institut national des standards et des technologies (NIST) de Boulder (Colorado) ont été récompensés, mardi, par le Comité Nobel pour la mise en place de dispositifs expérimentaux permettant l’étude et la manipulation d’objets quantiques (le quantum est l’unité de mesure physique la plus petite). Le premier, qui a enseigné à temps partiel à Yale de 1984 à 1993, étudie les photons (particules de lumière) en les isolant pour mieux examiner leur interaction avec d’autres atomes. Le second isole les ions et les étudie à l’aide de faisceaux lumineux complexes. Les deux approches relèvent de l’exploit car, jusqu’à récemment, il était impossible d’observer les propriétés physiques de ces particules sans les détruire.
Les travaux des deux physiciens, et amis, pourraient ouvrir la voie à la création d’ordinateurs quantiques, plus rapides que les systèmes électroniques binaires utilisés aujourd’hui, ou encore d’horloges ioniques, qui mesurent le temps de manière ultra-précise.