Homeboy Industries va-t-il fermer? La question est sur de nombreuses lèvres à Los Angeles. Dans une ville surnommée “la capitale américaine des gangs”, Homeboy s’est hissé en centre de réinsertion modèle de jeunes déroutés, qui pour la plupart sont passés par la case prison.
Mais cette organisation, qui suit de près ou de loin 12 000 anciens membres de gangs depuis sa céation au début des années 90, accuse un déficit de 5 millions de dollars qui ne cesse de se creuser en raison de la crise économique.
“Si on avait à faire à des chiots ou à des enfants, nous n’aurions pas autant de problèmes“, confie, un brin ironique, le père Gregory Boyle, fondateur de Homeboy Industries. Les “jeunes tatoués et sortis de prison” n’attirent pas l’attention des donateurs, “comme ceux qui ont récemment signé de gros chèques pour sauvegarder le panneau HOLLYWOOD“, ajoute-il. (voir notre article).
Seule bonne nouvelle : le café, la boulangerie et la boutique d’Homeboy Industries sont épargnés par les coupes budgétaires et les licenciements – qui concernent 300 personnes au total. Ces pôles sont maintenus car ils sont générateurs de revenus. Jean-Christophe Le Varrat, dont nous avions fait le portrait en avril se dit soulagé de pouvoir continuer à former ses caïds à devenir boulangers-pâtissiers, mais pour encore combien de temps? “HomeBoy est dans une position délicate. Nous espérons que la ville ou d’autres organisations vont se mobiliser pour nous sauver de la catastrophe“, explique ce Français d’origine bretonne.