Comme tous les deux ans, le printemps sera placé cette année sous le signe de l’art contemporain américain avec le retour de la Biennale du Whitney Museum. Pour cette 26 ème édition, Elisabeth Sussman et Sondra Gilman, commissaires de l’institution, ont fait appel à Jay Sanders, ancien de la Greene Naftali Gallery à Chelsea. Thomas Beard et Ed Halter, artisans de Light Industry, rendez-vous pointu du cinéma et des arts électroniques à Greenpoint, se sont occupés de la sélection de films.
Ce n’est pas la première Biennale pour Elisabeth Sussman qui est à l’origine de l’édition 93. Celle-ci avait défrayé la chronique en mettant en avant des artistes dont les oeuvres traduisaient les préoccupations socio-politiques de l’époque (questions raciales, ethniques, de genre et d’identité sexuelle). Pas de polémique en vue cette année : d’après Sussman et ses collègues, la sélection donne à voir la diversité de l’art contemporain actuel.
Le cinéma sera à l’honneur cette année avec une sélection de grands noms – Werner Herzog et Frederick Wiseman, célèbres documentaristes, et l’enfant terrible Vincent Gallo pour ne citer qu’eux – et de jeunes réalisateurs prometteurs, comme Matt Porterfield. Le film de ce dernier, Putty Hill, a reçu les louanges de la critique aux Etats-Unis et en France lors de sa sortie l’an dernier. Pour ce réalisateur originaire de Baltimore, qui avoue avoir été “agréablement surpris de sa sélection“, la biennale est l’occasion de “donner une seconde chance à son film et de le montrer à un public différent“. Fiction empruntant aux codes du documentaire, Putty Hill dresse l’émouvante chronique du quotidien d’une bande d’ados après le suicide de l’un d’entre eux. Une de ses projections à la Biennale sera suivie d’un dialogue avec l’artiste Matt Papich où il sera question de l’oeuvre en dehors de son cadre, de la poésie du film et la communauté de Baltimore telle qu’elle est décrite dans la production. Un rendez-vous à ne pas manquer…et pour lequel il faudra attendre le 6 mai. La plupart des dimanches seront ainsi consacrés à des dialogues entre réalisateurs, critiques, et les commissaires de la sélection. A marquer sur vos tablettes également : les obsessions épiques de Georges Kuchar, légende du cinéma expérimental américain, décédé en septembre dernier. Ses Weather Diaries seront présentés du 18 au 22 avril.
Côté performance, le chorégraphe et danseur britannique Michael Clark présentera une oeuvre spécialement imaginée pour le Whitney, qui sera alors le “plus grand dance floor de New York!” Le Modern Dance Club, sa compagnie américaine créée fin 2011, prendra ses quartiers dans le musée sous la forme d’une résidence de quatre semaines. Danseurs professionnels et amateurs répèteront dans un premier temps sous les yeux des visiteurs, du 14 au 25 mars, puis se produiront du 29 mars au 8 avril, pendant les heures d’ouverture du musée. Vite, pensez à réserver!
Infos pratiques:
Whitney Biennial – du 1er mars au 27 mai. 945 Madison Avenue at 75th Street New York, NY 10021 – (212) 570-3600. Pour le programme complet ici