Deux mille huit cents Français, debout et hurlant de la première à la dernière minute du concert, ont prouvé à Johnny Hallyday qu’il savait toujours mettre le feu.
Devant le Beacon Theatre, les Français de New York ont rendez-vous avec leur « Elvis ». La foule est joyeuse, impatiente. Deux jeunes passants s’interrogent sur les raisons de cet attroupement. On les renseigne : « C’est un chanteur français, Johnny Halliday, vous connaissez ? » Ils repartent en haussant les épaules. En 50 ans de carrière c’est la première fois que Johnny Hallyday, 69 ans, est à l’affiche d’une salle New-Yorkaise. Il a enregistré des disques à New York, mais il n’y avait jamais donné de concert. Le Beacon Theatre, 2.894 places, n’est pas le Stade de France, pas même le nouveau Barclays Center de Brooklyn où Johnny est allé la veille applaudir Jay-Z et ses 18.000 fans. Ni l’arène de Montreal où la star française a réuni 15.000 spectateurs jeudi et vendredi. Il n’empêche. Les Rolling Stones et Michael Jackson ont fait vibrer cette salle mythique. Ce soir, c’est au tour de Johnny.
Certains fans sont venus de loin. « J’avais une envie folle de le voir. La dernière fois, c’était au Maroc, en 1964 », confie Marcel, coiffeur en Floride. Son fils d’une vingtaine d’années l’accompagne, curieux de voir de plus près l’idole qui squatte l’auto-radio de son paternel. « Elvis a tout volé à Johnny ! lance Patrick, un Français de Chicago. Johnny faisait son déhanché bien avant lui. » On peine à trouver quelques Américains dans cette foule décidemment très francophone. Emily est venue avec son mari, Wilfred, de Pennsylvanie pour voir le rocker français. « C’est vrai qu’il n’est pas connu du tout aux Etats-unis, mais mon mari est un fan depuis des années. Nous avons même un poster de Johnny dans la chambre de l’un des enfants. Sa voix est vraiment extraordinaire », s’enthousiasme-t-elle.
Dans la salle, quelques sièges sont vides. Qu’importe. Le public est électrisé : « Johnny ! Johnny ! » Il entre en scène, veste et pantalon de cuir noir, santiags, en chantant « Allumer le feu ». La star du rock français l’a promis à ses fans avant le concert : « ça va chauffer ! » Epaulé par une dizaine de musiciens, trois chanteuses, un écran géant et une myriade d’effets spéciaux, Johnny enchaîne les plus grands succès de son répertoire : « Ma gueule ! », « Que je t’aime », « Quelque chose de Tennessee »… Comme un cadeau aux nombreux sexagénaires du public, il puise dans ses plus vieux classiques avec « L’idole des jeunes ». Au total, il ne chantera que deux chansons en anglais, pour rendre hommage au Rockabilly et à la musique Country. Sur scène, Johnny Hallyday dégage une vraie énergie. Il se déhanche, plonge sur scène… « Il est en super forme. Les journalistes disent vraiment n’importe quoi », lâche un spectateur. Après une heure et demie de concert, son hospitalisation en Guadeloupe et sa mauvaise bronchite du mois d’août étaient un lointain souvenir.
0 Responses
Oui les journalistes disent vraiment n’importe quoi. Il n’a pas du tout chanté “Ma gueule”