Du balcon, Jean-Pierre Chesse regarde la salle encore en travaux, et déborde d’enthousiasme. “Ca va être génial”, lance ce co-fondateur de National Sawdust. Normalement, tout devrait être prêt pour le 1er octobre, date d’ouverture de cette salle de concert très attendue.
En plein Williamsburg, à Brooklyn, ce lieu modulable, pas très grand (350 personnes maximum debout, ou bien 120 assises) entend se distinguer par la qualité de son installation acoustique, similaire à celle d’un studio d’enregistrement. “La salle entière est montée sur des ressorts”, assure Natalia Schwien, qui fait partie de l’équipe qui gère le lieu. Le New York Magazine parle de “mini Carnegie Hall”.
On y viendra pour écouter de la musique de chambre, du piano expérimental, de l’électro, des groupes folk, des chanteurs inuit ou tunisiens, et des créations montées par des artistes en résidence ou par le New York Philarmonic… Le point commun de cette programmation, élaborée par la compositrice Paola Prestini ? Il n’y en a pas, si ce n’est de rassembler des compositeurs ou musiciens à l’exigence sanctionnée par un “advisory board” prestigieux (autour de la table : Philip Glass, Tery Riley, James Murphy, Laurie Anderson…).
Si Jean-Pierre Chesse fait partie des co-fondateurs de National Sawdust, il n’en est pas à l’origine. La naissance de cette salle remonte à 2010, lorsque Kevin Dolan, un riche avocat mélomane, rachète cette scierie pour en faire un lieu artistique. Il l’appelle initialement Original Music Workshop. Depuis, le lieu est resté en travaux, faute d’argent, même s’il a accueilli quelques performances ces dernières années.
Pour boucler le financement de National Sawdust, un projet à 16 millions de dollars, Kevin Dolan a fait appel à Jean-Pierre Chesse, un businessman français ayant fait fortune en Chine avec sa société de distribution de produits alimentaires. Cet investisseur, récemment installé à New York, a mis six millions de dollars dans ce projet, dont il est devenu le second contributeur, après Kevin Dolan.
Si National Sawdust est une organisation à but non lucratif, Jean-Pierre Chesse veut apporter un esprit de start-up à sa gestion, et faire en sorte que la salle dégage de solides revenus. “J’aimerais bien trouver le bon business model, mettre un peu de discipline financière là-dedans, montrer qu’on peut faire quelque chose de qualité et de rentable dans ce secteur”, raconte ce quarantenaire, qui investit dans des start-ups à vocation culturelle, sociale ou environnementale, comme Handpick.
Outre les revenus issus des concerts, National Sawdust comportera un restaurant de 75 couverts (derrières les fourneaux, Patrick Connolly, un chef primé). Le lieu sera louable par des artistes ou des labels pour des enregistrements, sept jours sur sept, ou par des entreprises pour des événements. Des opérations de fund-raising sont également prévues.
“Pour vraiment faire connaitre le lieu, j’aimerais bien que quelques stars, du type Stromae ou ce genre d’artistes, viennent y faire des concerts, dans une ambiance un peu intime, ajoute Jean-Pierre Chesse. J’aimerais bien que National Sawdust ait un lien spécial avec la France, y faire jouer des Français qui ont des styles bien marqués – je pense à Fauve, par exemple. Et pourquoi pas les faire travailler d’autres artistes.”
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“rassembler des compositeurs ou musiciens à l’exigence sanctionnée par un « advisory board » prestigieux (autour de la table : Philip Glass, Tery Riley, James Murphy, Laurie Anderson…).” puis plus loin, Stromae, Fauve …. nan! sérieux… même pour “faire connaître le lieu” ….. aberrant.
DONC, pour faire connaître un lieu où l’on écoutera “de la musique de chambre, du piano expérimental, de l’électro, des groupes folk, des chanteurs inuit ou tunisiens, et des créations montées par des artistes en résidence ou par le New York Philarmonic…”, vous tentez de faire venir le public de Stromae et Fauve…… une blague? je crois …. qu’il y a comme un autre “business plan” derrière. que ne faut-il pas lire?!??