C’est un écrin de verdure perdu au milieu des canyons de la Angeles National Forest, une oasis au milieu de paysages désertiques. Huttopia Paradise Springs, le dernier né de la chaîne de camping nature française Huttopia, porte bien son nom. Une douzaine de tentes « trappeur » et « canadiennes » (sans salle d’eau) se fondent sur 75 hectares, comme autant de petites maisons de toiles. Ici, camper rime avec confort : lits et matelas, ventilateur plafonnier, ustensiles de cuisine, barbecue, et une terrasse permettant d’admirer la nature environnante.
« On cherchait un lieu pour ouvrir notre premier établissement dans l’Ouest américain, et on est tombés amoureux du site. C’est un petit joyau, bordé d’une rivière, d’un étang, de montagnes et de forêts. Un havre de paix. On n’est pourtant qu’à 1 heure de Los Angeles, mais on se sent sur une autre planète, c’est assez magique », confie Margaux Bossanne, 28 ans, la fille des fondateurs d’Huttopia, chargée du développement et de la marque de l’entreprise sur le continent nord-américain.
Le petit dernier a nécessité 4 ans de travail pour voir le jour. « Entre les permis, la pandémie et les délais d’approvisionnement rallongés en conséquence, ça a pris beaucoup plus de temps que ce qu’on avait pensé, alors c’est un vrai plaisir de voir les premiers clients enfin arriver ! », partage Margaux Bossanne, tout en faisant un dernier tour d’inspection sur la propriété. Si le site a ouvert ses portes discrètement en août 2021, ce mois de mai 2022 a lancé la première vraie saison de Paradise Springs. Face à un sommet aux couleurs rougeoyantes surnommé Red Rock, les tentes prennent forme, certaines sur la vallée, d’autres nichées dans les hauteurs entre les roches et les arbres. Notre but, c’est vraiment de rendre la nature accessible à tous, c’est de cette envie qu’est né Huttopia. »
C’était en 1999. De retour de Toronto, Céline et Philippe Bossanne, séduits par la façon de camper nord-américaine, décident de l’importer en France. « À l’époque, quand on parlait de camping, on parlait de clubs de vacances. Mes parents ont voulu remettre la nature au centre, en offrant du prêt-à-camper pour ceux qui étaient attirés par ce mode de voyage mais pas forcément équipés. » Le premier site Huttopia ouvre dans les Alpes au début des années 2000. Vingt ans plus tard, l’entreprise en totalise une soixantaine en France, une cinquantaine en Europe (Espagne, Portugal, Belgique, Pays-Bas…), cinq en Amérique du nord et bientôt un premier en Chine.
Peu importe le pays d’installation, Huttopia a à cœur de garder sa French touch. À Paradise Springs comme ailleurs, le restaurant du site sert des crêpes salées et sucrées, ainsi que des petits-déjeuners typiques (baguette, beurre, confiture, croissant, expresso…) sous fond de musique française. Tout a été pensé pour se détendre : randonnées, jeux de société, baby-foot, soirée ciné en plein air et piscine… d’eau de source. « Johnny Weissmuller, qui a joué Tarzan au cinéma, était aussi le plus grand champion de natation de son époque, et il s’est entraîné ici pour préparer les Jeux Olympiques », raconte Margaux Bossanne.
Créé dans les années 1920 par les frères Beary, deux acteurs d’Hollywood, le resort devient le lieu de villégiature de nombreuses légendes du cinéma, qui aimaient y venir le week-end pêcher la truite ou festoyer à l’abri des regards lors de la Prohibition dans les années 1930. Clark Gable, Mary Pickford et Charlie Chaplin étaient des habitués, ce dernier avait même sa propre cabine.
Un siècle plus tard, elle est encore debout, perchée sur les hauteurs du site, à quelques dizaines de mètres de la réception. La bicoque en pierres est en pleine rénovation. « On a vraiment à cœur de préserver l’âme originelle du lieu : le carrelage, l’escalier en bois que Charlie Chaplin a construit de ses mains, tout en apportant le confort moderne avec même un jacuzzi sur la terrasse. » Paradise Springs semble être redevenue une destination évasion dans le vent.