Bienvenue au 16ème étage d’un immeuble quelconque sur la 6ème Avenue. Mot de passe : « Obama for America ».
Les portes de l’un des bureaux de campagne du parti démocrate pour l’Etat de New York s’ouvrent. Dans la salle, une quarantaine de personnes s’affairent sur des ordinateurs ou au téléphone. L’ambiance est studieuse mais détendue, des boites à pizza trônent au milieu de la pièce, « un cadeau des syndicalistes », glisse Hugo Roussel.
Hugo Roussel est Français, il a 20 ans, est étudiant en économie et en relations internationales à Hunter College. Ces temps-ci, il est surtout dédié au parti démocrate auquel il consacre quinze à vingt heures par semaine comme militant bénévole pour la campagne de Barack Obama. Comme tous les jeunes gens présents, il s’occupe de faire « sortir le vote » (« Get our the vote »). « Le but est d’identifier ceux qui sont susceptibles de voter pour le parti, mais qui ne se déplacent pas aux urnes. Il s’agit de gagner en faisant augmenter le taux de participation », explique-t-il.
Coup de fil après coup de fil, l’électorat démocrate potentiel est filtré. Les militants comme Hugo Roussel apprennent à connaître leurs interlocuteurs, entrent les informations glanées dans des tableaux statistiques, s’assurent qu’ils vont aller voter, en recrutent certains pour aller faire du porte à porte… Puis ils maintiennent le contact jusqu’au jour de l’élection. La clé du succès étant la politesse à en croire les affichettes placardées sur les murs. « C’est sûr que je préférerais être à Chicago aux côtés de David Axelrod (stratège de campagne de Barack Obama). Mais chaque chose en son temps », ironise-t-il à moitié.
Dès 2008, Barack Obama a offert à Hugo Roussel une nouvelle raison d’aimer la politique. Le jeune homme est alors militant au Parti socialiste en France, encarté au Mouvement des Jeunes Socialistes. Admirateur de Ségolène Royal, il défend la motion en sa faveur lors du Congrès du PS en 2008. Il n’a pas 17 ans. Mais quelques mois plus tard, il commence à déchanter, entre les lourdeurs du Congrès des jeunes socialistes auquel il participe pour la première fois et la défaite de Ségolène Royal face à Nicolas Sarkozy.
Son premier voyage familial aux Etats-Unis en 2009 lui apparaît donc comme un bol d’air. « Politiquement, j’étais plutôt anti-américain, je voyais ce pays comme la terre de George W. Bush, un pays sans solidarité… Ce voyage m’a montré que je me trompais. Et Obama venait d’être élu. » Un an plus tard, son bac tout juste en poche, il revient passer l’été à New York avec la ferme intention de se rendre utile en politique. Contacts familiaux aidant, le voilà impliqué comme militant de terrain dans la campagne pour les élections législatives de mi-mandat qui ont lieu en novembre 2010.
« J’ai appris l’importance de la discipline et le d’organisation, j’ai aussi compris les avantages d’un parti décentralisé. ». De retour en France, il écrit même une note de 15 pages sur ces méthodes de campagne qu’il envoie, en décembre 2010, à Françoise Degois alors « conseillère spéciale » de Ségolène Royal, de nouveau en campagne. La note reste lettre morte, et la campagne est de plus en plus chaotique… Hugo Roussel est déçu : « Quand on milite, il faut être convaincu que son candidat a une chance ! ». Il quitte le navire. Et il revient aux Etats-Unis à l’été 2011, où il se remet à militer chez les démocrates, pour la présidentielle.
Le jeune homme ne formule aucune critique à l’égard de Barack Obama. Les démocrates le lui rendent bien, ils n’ont aucun problème avec la participation d’étrangers à leur campagne. Hugo Roussel a même pu rencontrer le président après les élections de mi-mandat, lors d’une réception donnée en l’honneur des donateurs et des militants les plus actifs. « J’ai déjà côtoyé des figures politiques, mais je n’ai jamais été aussi impressionné. Le président américain est une figure mythique… Mais il y a autre chose. Ce qui m’a le plus surpris est la simplicité du président. Barack Obama était chaleureux, sans aucune prétention ! ». Le président lui a serré la main, l’a salué d’un « Bonjour » en français, lui a assuré qu’ils allaient continuer de changer le pays ensemble.
0 Responses
Bravo Hugo!!! J’ai la double nationalité et je vote Obama.
Comment un jeune déçu s’expatrie pour retrouver l’enthousiasme d’un engagement qu’il croyait viable. Une déception peut amener à une prise de conscience qui amène à se poser des questions et à réviser ses priorités. Un espoir pour lui de rebondir et de se lancer dans une aventure politique qui ne sera qu’un commencement. L’opportunité est la porte ouverte à une nouvelle chance de redémarrer quelque chose de valorisant. L’Amérique reste bien le continent où tout est possible pour des battants.
Je viens de voir ce fils à papa sur Medias le Magazine, et à la lecture de cet article, il m’énerve encore plus ce gamin.
Puis il faudrait qu’il prenne conscience que son accent français le
décrédibilise totalement lors de ses appels pour convaincre les
américains de voter pour Obama.
Depuis quand un accent peut-il enlever toute crédibilité à un discours? L’accent n’est que le reflet d’une appartenance à une communauté et par conséquent tient lieu d’une personnalité . Si le discours est bien mené, il ne peut être que percutant .De plus, il a fait l’effort de s’exprimer malgré les difficultés; il mérite au contraire des félicitations.
Dites-moi François7500, quel est votre accent? parisien, méridional etc ? Est-ce si important? J’ai enseigné le français pendant plusieurs années et j’en ai entendu des accents : espagnol, allemand, arabe, accents de l’Europe de l’Est et bien d’autres, et bien, ces accents ne faisaient que mettre du piquant dans la conversation .
Soyez plus conciliant avec les autres. “On voit la paille qu’il y a dans l’oeil de l’autre, mais on oublie la poutre qu’il y a dans le sien “. Réfléchissez – y !!!
Mais ma parole, vous faites une crise de jalousie!!! Attention! la jaunisse vous guette. Mais, enfin, il n’a pas choisi ses parents. Vous me voyez ” marri” de voir que vous vous accrochez à de si futiles choses; l’essentiel n’est-il pas de prouver ce qu’on a dans le ventre?? S’il ne mérite pas l’honneur qu’on lui a fait de briller par ses interventions, eh bien, il va se casser les dents et tout sera fini pour lui. Vous êtes si amer que je me demande si vous n’avez pas raté des opportunités à un certain moment de votre vie et que c’est une façon de montrer vos regrets. Laissez aux jeunes la chance de prouver ce qu’ils ont dans le ventre. Notre monde est assez dur en ce moment, alors laissons-les se confronter aux dures réalités; ce ne sera pas facile .
Enseignante à la retraite, j’ai vu pas mal de jeunes de toute catégorie se battre pour réussir, et, croyez-moi c’étaient les jeunes des couches les plus pauvres qui ont réussi grâce à la rage de réussir qui les habitaient. Les enfants de riches se laissaient porter ( pas tous ) par le fric de papa et décrochaient des postes importants grâce au “piston”, mais leur incompétence les mettait vite sur la touche.
Restez zen face à cet état de fait: depuis que le monde existe c’est comme ça que cela fonctionne.