La folie Vélib’ s’empare du Texas ! Après Montréal, Boston, Denver, Portland, Washington, Houston vient de se doter d’un service de vélos en libre-service : B-cycle, « parfait pour les trajets trop longs pour être effectués à pied, mais trop courts pour être parcourus en voiture », selon la ville.
Bien que forte de quelque quatre millions d’habitants, la première ville du Texas commence bien plus petit que Paris. Seuls 18 vélos sont disponibles dans trois stations du centre-ville, à la mairie, à Market Square Park et au centre des congrès George R. Brown. A titre de comparaison, les 7 500 bicyclettes proposées dans 750 stations au démarrage du programme parisien, en 2007, ont permis au Vélib’ d’enregistrer 26 millions de locations et 200 000 abonnés dès la première année. Le B-cycle de Houston doit s’étendre aux quartiers des musées, du centre médical, de Montrose et des Heights pour atteindre 200 vélos répartis dans 200 stations d’ici un an.
San Antonio précurseur
Surtout en comparaison de celle de San Antonio, qui vient de fêter son premier anniversaire. Huit nouvelles stations ont été installées, venant s’ajouter aux quatorze stations initiales ouvertes fin mars 2011. San Antonio était « la première ville à avoir institué un programme de vélos en libre-service moderne au Texas ». Depuis, « San Antonio B-cycle a attiré plus de 1 200 adhérents, 6 700 utilisateurs à la journée et totalisé 124 000 miles parcourus par des amateurs de vélo comme des cyclistes néophytes, ce qui en fait le programme B-cycle le plus fréquenté du pays après Denver », s’est félicité Julián Castro, le maire de la ville.
Des tarifs attractifs
La pollution, les embouteillages et la hausse des prix de l’essence sont autant de raisons qui poussent les habitants à changer de mode de transport. Comme les cyclistes de Houston ont la possibilité de charger leurs montures à l’avant des bus de Metro Houston, la fonctionnaire est convaincue qu’une partie de ses concitoyens va pouvoir se passer de voiture. « Le vélopartage constitue une alternative pratique, rapide et bon marché », insiste la maire de la ville, Annise Parker.
Pour le cas où les atouts du vélo ne sauteraient pas aux yeux de leurs concitoyens, les tarifs instaurés visent à être aussi avantageux que possible. L’abonnement annuel est à 50 dollars ($5 à la journée et $15 à la semaine). Et il faut ajouter deux dollars par demi-heure au-delà d’une heure et demie (contre seulement une demi-heure de vélo gratuit à Paris). A ce prix, il est possible de savoir quelle distance a été parcourue, la quantité de calories dépensées et d’essence économisée, puisque l’ensemble du parc de vélos est équipé de puces RFID et géolocalisé pour limiter les risques de vol et de détérioration.
Et dans le reste du Texas ?
A El Paso, ces problématiques sont absentes, puisque le service de vélos partagés que la ville s’apprête à lancer sera réservé aux employés municipaux. Mais quatre stations dotées de seize vélos au total verront également le jour à la mairie, à la gare Union Depot, au terminal Sun Metro du centre-ville et au siège des pompiers.
Un système comparable a été envisagé à Austin, unanimement décrite comme la ville du Texas la plus favorable aux cyclistes. Mais la municipalité incite surtout ses employés à prendre les transports en commun en leur donnant un accès gratuit et en limitant le nombre de places de parking disponibles dans le centre-ville.
Un réseau de pistes cyclables existe déjà dans la capitale du Texas. Alors que dans l’agglomération de Dallas/Fort Worth, dont les quatre millions d’habitants s’étalent sur plus de 3 500 km² (soit une zone urbaine six fois moins dense que celle de Houston !), l’enjeu est encore de rendre le recours au vélo possible, comme l’illustre l’initiative de promotion du vélo BikeDFW.
A Fort Worth, dont la maire, Betsy Price, est une cycliste invétérée, un projet de vélos en libre-service est d’ailleurs à l’étude. Les autorités sont actuellement à la recherche de financements.
Photo : Katya Horner