« Je l’ai écrit en cinq jours, ça m’a pris comme ça, un matin ! ». Si Charlotte Attry a su tout de suite trouver les mots justes pour écrire son guide médical, c’est parce qu’elle a expérimenté à ses dépens le système de santé américain. « J’ai des soucis de santé qui m’ont fait passer par beaucoup de spécialités différentes, dans diverses structures », confie la journaliste de 37 ans, installée à Berkeley depuis deux ans, d’où elle alimente son blog Beyond the Bridge.
Cette mère de deux enfants, âgés de 6 et 3 ans, se remémore ses rendez-vous chez le médecin, à tapoter sur Google translate, pour trouver la bonne traduction à son symptôme. « Pour dire calculs rénaux en anglais par exemple, il y a le terme scientifique et un autre nom utilisé par les médecins ! ».
À travers ce Petit précis médical à l’usage des francophones aux États-Unis, gratuit et disponible en format PDF, l’expatriée veut « donner des repères aux personnes qui arrivent et qui ont besoin de mots pour dire ce qu’il se passe dans leur corps ». Description des symptômes, expressions utiles, casse-tête de l’assurance médicale: Charlotte Attry traite avec précision, simplicité et une touche d’humour, du système de santé américain.
L’importance de l’assurance santé
Sans rentrer dans « les méandres du système impitoyable de l’assurance médicale privée américaine », l’auteure aborde les notions de “coverage”, “deductible”, “copayment”, “out of Pocket maximum”. « Lorsque l’on choisit une assurance, tout est théorique. Quand on en a besoin, on comprend qu’on a interêt à avoir bien choisi son plan car on ne peut plus revenir en arrière. »
La journaliste rappelle que les pépins de santé sont sources d’importants soucis budgétaires pour les Américains. « C’est marche ou crève, dénonce-t-elle. En France, nous n’avons aucune notion du coût de la santé. Ici, lorsque quatre vaccins coûtent 1 000 dollars, on voit les choses autrement. Lorsque l’on a une rhinopharyngite, on va à la pharmacie plutôt que d’aller chez le médecin. »
Dans les mois qui viennent, Charlotte Attry pense écrire une seconde version, déclinée par spécialités « avec un topo sur les rendez-vous chez le pédiatre pour les pathologies liées à l’enfant ou encore un livret sur la consultation gynécologique, imagine déjà la Française qui se souvient de la fois où elle est arrivée « chez le gynéco comme une fleur ». « Je me suis rendue compte que mon bon niveau d’anglais ne suffisait pas. Un stérilet reste un stérilet… On a beau le décrire, on a tout de même besoin de mots spécifiques pour se faire comprendre ! »