Après avoir remporté la 13e édition des French American Entrepreneurship Awards en 2022, Groover continue de tisser sa toile aux États-Unis. La plateforme française de promotion musicale des artistes indépendants vient de lever un tour de table de série A de 7,5 millions d’euros auprès de OneRagtime, Trind, Techmind et MozzaAngels, dans lequel ont aussi participé ses investisseurs historiques Partech, Bpifrance, Verve Ventures et Frenchfounders. Et compte pousser les feux aux États-Unis, qui sont devenus son premier marché en l’espace de seulement six mois.
L’aventure des trois Français a commencé sur le sol américain. Romain Palmieri et Rafael Cohen se sont rencontrés lors de leurs études à Berkeley en 2017. Rejoints par Dorian Perronet, les trois passionnés de musique ont cherché à répondre au besoin prégnant des artistes indépendants de se faire mieux connaître dans la jungle de l’industrie musicale. Groover est né début 2019.
« En 2019, 20.000 nouveaux morceaux étaient publiés par jour, aujourd’hui on est à 120.000, souligne Romain Palmieri. Mais les artistes indépendants ont des difficultés à se démarquer et à avoir de la visibilité. Nous avons voulu apporter une solution pour leur permettre d’avoir des retours de la part de curators, des influenceurs et professionnels de l’industrie musicale, et de générer l’engagement auprès de leurs audiences ».
Le concept est le suivant : les artistes soumettent des playlists directement à ces curators, pour un prix de 2 euros par contact. Ils ont une garantie de réponse dans les 7 jours, et si ce dernier a un coup de cœur, il peut décider de partager la playlist sur son média pour donner de la visibilité à l’artiste. La start-up de 40 personnes utilise un système de matching grâce à un algorithme pour optimiser le taux de réponse et d’accueil du professionnel.
Les curators viennent de médias et labels prestigieux comme Tsugi Radio, Cracki Records, Rolling Stone France ou Sofar Sounds Paris en France, ou encore BIRP.fm, Ba Da Bing Records et Indie Folk Central aux États-Unis. De leur côté, ces professionnels touchent 50 % des frais payés par l’artiste pour leur feedback. Le modèle a déjà largement fait ses preuves puisque Groover réunit 350.000 artistes indépendants dans plus de 186 pays, a généré 4 millions de feedbacks et a été utilisé par des artistes de renom comme Passenger, La Femme, Bonobo etc.
35% des revenus générés aux États-Unis
Depuis l’ouverture du bureau à New York en 2022, Groover a progressé rapidement aux États-Unis, eldorado mondial de la musique. « Les États-Unis représentent désormais 35 % de nos revenus, et 80 % de notre chiffre d’affaires est réalisé hors de France. Nous voulons développer au maximum l’internationalisation de la plateforme pour que ces artistes soient relayés partout dans le monde ». Dans cet objectif, la startup vient de lancer deux nouveaux services : le Groover Club, qui comprend environ un millier d’artistes en France et aux États-Unis, et qui propose des coachings, des masterclass et des sessions de suivis personnalisés. Mais aussi « Groover Obsessions » qui soutient les artistes les plus prometteurs pour maximiser la visibilité et la rentabilité de leur production musicale. Parmi cette promotion de 300 artistes, des noms connus comme Seye Adelekan, bassiste de Gorillaz, le snowboarder olympique et artiste indie folk suisse Pat Burgener, ou encore le lauréat de La Nouvelle Star et humoriste Mathieu Saïkaly.
Signe de l’engagement et l’enthousiasme pour les États-Unis, Romain Palmieri va s’installer à New York dans quelques mois, suivi de son cofondateur Dorian Perron. « Nous voulons être présents sur place pour accompagner l’accélération aux US et développer les partenariats, comme ceux signés avec Soundcloud et Downtown Music Holding. C’est maintenant qu’il faut y aller ».