Quand la nouvelle de la mort de Zucco est tombée, début 2010, les habitués de son restaurant “Zucco the French Diner”, sur Orchard Street, se sont retrouvés orphelins. Après un passage à vide, et quelques ennuis de gestion, le restaurant à rouvert discrètement ses portes le 19 février, avec Pierre Moulin aux commandes et Burcu Aydeniz aux fourneaux.
Tout en amenant leur propre touche, les deux associés ont su garder l’authenticité du lieu. « Tout le monde l’adorait! On a essayé d’arriver humble, avec notre concept, parce qu’on sait très bien qu’on n’est pas Zucco». Quelques touches font encore penser à l’ancien patron : « on a gardé de vieilles affiches de films érotiques des années 1960 dans les toilettes », s’amuse le nouveau propriétaire du lieu.
En se promenant sur Orchard street, on remarque à peine la devanture, trop discrète peut-être? « Beaucoup de personnes pensent encore que le restaurant est fermé » affirme Pierre Moulin. Aux murs, des vieilles photos de famille jaunies par le temps. Dedans, les lumières sont légères, pour une ambiance tamisée, à la bougie.
Au total, le restaurant accueille 18 couverts. On est serré, mais cela reste agréable, un peu comme dans les bouchons lyonnais. Au mur, le menu : un gratin dauphinois authentique, rillettes de canard, choux farcis, foie gras poêlé…pas de doute : ici, on cuisine français.
Après douze années dans le monde de la finance et un passage dans un grand restaurant parisien, Burcu Aydeniz est seule en cuisine. « Cela n’intéressait pas Burcu de diriger une cuisine avec des dizaines d’employés, ici chaque assiette est vraiment spéciale, elle essaie de rester proche de ses assiettes ».
Mais le défi est à la hauteur des espérances. « Ca fait longtemps que je n’ai pas dormi mais c’est le bonheur! » s’enthousiasme Pierre Moulin, qui en plus du restaurant continue son boulot de barman dans le quartier. Ancien professeur d’anglais à Paris, cela fait maintenant dix ans qu’il vit aux Etats-Unis. « Je suis venu pour une fille » souffle-t-il.
Ce projet, cela fait huit ans qu’il l’avait avec Burcu Aydeniz. Après un mariage et un divorce, les deux complices ont mené ce projet à bien « avec nos économies », précise-t-il.
Et si les clients affluent, ça n’est pas uniquement grâce à l’aura de l’ancien propriétaire. « En seulement cinq semaines, on s’est construit une clientèle prête à dépenser pour bien manger, certains clients sont déjà revenus jusqu’à huit fois! » explique Pierre Moulin. Ces « foodies » comme il les nomme, sont des adeptes de la cuisine traditionnelle française. Pas étonnant donc qu’ils aient trouvé leur cantine au French Diner.