Revue de Presse. Eclipsée de la Coupe du Monde, la France ne l’est pas de la presse américaine, même si on préférerait qu’elle nous oublie. Nouvelles moroses, de l’économie à la politique, pour le lecteur transatlantique…
C’est d’abord le New York Times qui s’inquiète de voir la France “menacer le rétablissement de la zone euro”. Le quotidien new-yorkais a assisté à une conférence d’économistes à Aix-en-Provence et il en est revenu inquiet: économistes et responsables comme Christine Lagarde, la patronne du FMI, estiment tous que les difficultés françaises à sortir de la crise menacent la reprise européenne dans son ensemble.
Pour les grands patrons français et européens, également présents à la même conférence, le coupable est vité désigné, explique Bloomberg News: la politique de François Hollande. Tous ces dirigeants saluent pourtant les projets de réforme lancés cet hiver, reconnait l’agence d’information financière, mais ils redoutent que l’isolement du gouvernement l’empêche de tenir ses promesses: “Hollande paie le prix économique de son inconstance politique” ajoute Bloomberg, citant l’augmentation brutale des impôts (70 milliards de hausse en 3 ans) pour finalement les baisser cette année. Mais pour le moment, “le mal est fait”.
Le mal est-il fait également pour Nicolas Sarkozy? Sans exonérer l’ancien président français, le New York Times accorde un regard bienveillant à sa défense et ses accusations de “complot politique” dont il se dit victime. Reprenant le discours des partisans de Nicolas Sarkozy “et de certains experts”, le quotidien relève “des tactiques judiciaires inhabituellement agressives” utilisées dans ces affaires. Mais la presse américaine, comme les autres, n’a pas tardé à apercevoir le vrai vainqueur de ces querelles politico-judiciaires. “En réalité, il y a un seul vainqueur clair dans cette affaire, assure par exemple Time Magazine, c’est Marine Le Pen”.
Enfin, toujours dans le New York Times, un savoureux article sur ce qu’on appellera poliment les “ambiguïtés” françaises. Le quotidien est allé voir la réalité derrière la supposée antipathie française pour les géants technologiques américains, Google, Facebook et autres Amazon. Les Français (et les Européens avec eux) râlent et critiquent, dit en substance le NYT, “mais ils sont parfois plus gros utilisateurs de ces services américains que les Américains eux-mêmes!”. La part de marché de Google dans les 5 plus grandes économies européennes atteint 85%, contre seulement 65% sur le marché américain. Et si les Européens étaient les vrais coupables de l’hégémonie américaine qu’ils aiment tant dénoncer?