Un smiley, un coeur ou un petit singe rieur. “Terminés, ces emoji boring“, prévient LouMa Marguet, créatrice de la start-up EmoJam. Le principe ? Remplacer les emoji – émoticônes en français- de nos smartphones par des emoji en musique. La jeune Française de 27 ans entend ainsi “repenser la façon dont on exprime ses émotions par message”.
L’application, téléchargeable gratuitement sur smartphone, propose un clavier innovant qui s’intègre directement aux messageries instantanées comme iMessage. Il permet d’envoyer des emoji représentant le visage d’un artiste ou sa pochette d’album associés à dix secondes de sa musique. “Si la musique que vous recevez vous plait, double-cliquez sur l’emoji pour être redirigé vers la page de l’artiste où vous pouvez acheter ses titres ou ses places de concert” , explique LouMa Marguet, qui précise que “6 milliards d’emoji sont envoyés dans le monde chaque jour“.
EmoJam a été testé pendant un mois en France et aux Etats-Unis, notamment dans des écoles en Normandie et dans le Bronx à New York. “On a constaté que 40% des testeurs devenaient des utilisateurs réguliers, et que 4% passaient à l’achat“.
EmoJam s’est associé à l’un des plus gros labels musicaux du monde, Def Jam, spécialisé dans la production d’artistes Hip-Hop et R’n’B. Un partenariat qui a permis à la chanteuse allemande Bibi Bourelly de créer sa propre collection d’emoji musicaux. “Ce type de relations collaboratives entre l’artistique et la technologie va façonner le futur de l’industrie musicale. Les artistes veulent attirer leur fans à travers la technologie. EmoJam rend cela possible, se réjouit l’entrepreneuse. Peu d’outils font la promotion de la culture urbaine qui est pourtant très suivie par les adolescents, principaux utilisateurs d’emoji“.
La Française, qui a travaillé aux Etats-Unis, a décidé d’implanter sa start-up entre les deux pays. Pour la recherche et le développement, elle s’est associée à deux ingénieurs basés à Paris, Christian Navelot et Stéphane Arcaro. Le siège social et le business développement sont à Los Angeles, une ville pionnière dans les technologies grand public. “Etre au coeur de l’industrie du divertissement est inspirant et permet un développement accéléré des collaborations avec les artistes“, précise la jeune femme. EmoJam s’est donné six mois pour convaincre un demi-million d’utilisateurs.