C’est une première pour le Met. L’exposition « Indiens des plaines », présentée dans le musée de New York du lundi 9 mars au 10 mai, est le fruit d’une longue collaboration entre les deux institutions. Avec plus de 140 objets et œuvres d’art puisés dans 500 ans de civilisation amérindienne, « Indiens des plaines » révèle l’évolution artistique des Indiens d’Amérique du nord avant leur confrontation avec les premiers Européens au XVI eme siècle jusqu’à nos jours.
« C’est un immense honneur pour nous de pouvoir accueillir des pièces aussi anciennes et rares, souvent conservées par les musées européens » se réjouit Thomas P. Campbell, directeur du célèbre musée d’art new-yorkais.
A travers sept parties dont certaines recouvrent plusieurs centaines d’années, on y découvre les richesses d’une terre qui a vu défiler les peuples et les traditions : entre l’ouest du Mississipi et les montagnes Rocheuses, mais aussi le Canada et le Golfe du Mexique, plusieurs dizaines de tribus ont habité, évolué puis migré. De l’arrivée des premiers groupes nomades de chasseurs de bisons, à l’installation de tribus en bordure des rivières, jusqu’aux changements provoqués par l’arrivée des premiers Européens – dont l’utilisation progressive du cheval et les premières maladies – tout est minutieusement reconstitué.
Les tribus sont nombreuses : Sioux, Apaches, Cheyennes, Kiowa … Les créations sont riches, diverses, et retranscrivent de façon surprenante les bouleversements à l’œuvre au sein des populations. Coiffes et parures de plumes ayant appartenu au chef indien Lakota (1822-1909), vêtements et sacs en peau de bison, premières sculptures et représentations de chevaux sont délicatement exposés et placés par ordre chronologique.
La plupart des pièces ont été prêtées par le musée du Quai Branly à Paris, qui « incarne un nouveau modèle davantage ouvert aux arts et civilisations d’Afrique, d’Asie, d’Océanie et des Amériques, selon son directeur, Stéphane Martin, en visite à New York pour présenter l’exposition. La particularité du musée du Quai Branly c’est que nous essayons de faire tourner le plus possible nos expositions, de diffuser nos œuvres à l’étranger. Le discours de notre musée est celui d’une ouverture à l’international» explique-t-il. Le musée ouvrira prochainement une exposition sur « les masques du monde » au Japon, et sur la Nouvelle-Guinée à Berlin.