À « gravité exceptionnelle », « décision exceptionnelle ». C’est en ces termes que le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a justifié sa décision de rappeler l’ambassadeur de France aux Etats-Unis, Philippe Etienne, et son homologue en Australie, Jean-Pierre Thebault. Jamais une telle décision n’avait été prise par la France vis-à-vis de ces deux pays, notamment de son allié historique, les États-Unis.
Paris ne décolère pas depuis l’annonce, mercredi 15 septembre, du partenariat stratégique entre Washington, Londres et Canberra et de l’annulation par l’Australie d’un gros contrat d’achat de sous-marins à la France.
C’est donc pour « consultations » comme le veut l’usage lors d’une crise diplomatique que Philippe Etienne se retrouve dans l’avion pour Paris, comme il l’a confirmé sur Twitter : « Je suis rappelé à Paris pour des consultations. Cela fait suite à des annonces qui affectent directement la vision que nous avons de nos alliances, de nos partenariats et de l’importance de l’Indo-Pacifique pour l’Europe. » Pas d’autre commentaire du côté de l’ambassade à Washington.
I am being recalled to Paris for consultations. This follows announcements directly affecting the vision we have of our alliances, of our partnerships and of the importance of the Indo-Pacific for Europe. https://t.co/ue2V1NUTpN
— Philippe Etienne (@Ph_Etienne) September 17, 2021
La porte-parole du Conseil de sécurité nationale, Emily Horne, a aussitôt assuré que le contact n’était pas rompu avec Pari: « Nous comprenons leur position et nous continuerons à nous engager dans les prochains jours pour résoudre nos différends, comme nous l’avons fait à d’autres moments au cours de notre longue alliance. »
— Emily Horne (@emilyhorne46) September 17, 2021
L’Elysée semble donc bien décidé à riposter à la décision « brutale » de Joe Biden et au « coup dans le dos » de l’Australie, comme le dénonçait Jean-Yves Le Drian au lendemain de l’annonce de la nouvelle alliance. Emmanuel Macron et Joe Biden auraient pu profiter de l’Assemblée générale des Nations unies pour s’expliquer en tête-à-tête la semaine prochaine à New York. Mais le chef de l’Etat français n’a pas prévu de faire le déplacement.