Présentée l’année dernière à la Maison européenne de la photographie de Paris, Elliott Erwitt: Personal Best retrace six décennies de carrière d’un des plus grands photographes contemporains. Cette rétrospective évènement, qui s’étale sur les deux étages de l’ICP, regroupe une centaine de photos choisies par l’artiste en personne, ainsi qu’une sélection de ses documentaires et ouvrages. On y retrouve aussi bien ses portraits de stars (Marilyn Monroe, Grace Kelly, Alfred Hitchcock, Jack Kerouac, Che Guevara…) qui l’ont fait connaître du grand public, que ses clichés iconiques de Paris, où il est né en 1928, et de New York, où il a ensuite immigré. C’est d’ailleurs aux Etats-Unis qu’il rencontre les figures incontournables de la photographie américaine de l’époque, Edward Steichen mais aussi Robert Capa, qui le prend alors sous son aile. En rejoignant leur agence, Magnum, Erwitt va avoir l’opportunité de parcourir le monde et de couvrir des évènements majeurs du XXe siècle. Du « Kitchen Debate » entre Khrouchtchev-Nixon en 1959 à Jackie Kennedy aux funérailles de son mari en 1963 en passant par la ségrégation dans le Sud des Etats-Unis, Personal Best nous rappelle qu’il reste aussi un photo-journaliste respecté… Sans jamais pour autant mettre de côté sa signature, un regard incisif et un « sens de l’humour décalé, mêlant douce fantaisie et observation ironique », conclue Brian Wallis, organisateur de l’exposition.
À voir dans la foulée, deux autres petites expositions ouvertes aussi depuis aujourd’hui :
Hiroshima: Ground Zero 1945 d’abord, une sélection d’images en noir et blanc de la zone japonaise touchée par l’attaque nucléaire d’août 1945. « Auparavant classées secrètes, ces photos documentent le pouvoir dévastateur de la bombe atomique » de manière scientifique, explique l’organisatrice de l’exposition Erin Barnett. Alors en mission au Japon pour évaluer les dommages, la division chargée des dégâts physiques va photographier et analyser méthodiquement l’impact de la bombe atomique… dans le but de servir les intérêts américains.
L’exposition Ruth Gruber, Photojournalist rend quant à elle hommage à l’une des pionnières du photo-journalisme. Correspondante pour le New York Herald Tribune, Ruth Gruber est l’une des premières autorisées à faire des reportages en Arctique soviétique, en Alaska ou encore au goulag sibérien dès les années 30. Aujourd’hui presque centenaire, elle a consacré sa vie à des causes humanitaires et a prouvé son engagement à défendre la cause des communautés juives à travers le monde entier. Elle a notamment documenté les conditions des réfugiés juifs de l’Exodus 1947 vers la Palestine, les vagues d’immigration vers le nouvel Etat d’Israël et s’est même vu confier une mission par le gouvernement américain pour rapatrier des juifs européens sur le continent américain durant la Seconde guerre mondiale.
International Center of Photography, 1133 Avenue of the Americas (& 43rd Street)
Jusqu’au 28 aout