En France, le débat sur la déchéance de nationalité pour les binationaux accusés de terrorisme a fait beaucoup de bruit. Au point de se transformer dans un débat plus large sur la binationalité. Qu’en est-il aux Etats-Unis ?
Comme en France, il y a différentes manières de devenir américain. « Premièrement, si vous êtes nés aux États-Unis, peu importe qui sont vos parents, vous devenez automatiquement citoyen américain (droit du sol, ndlr). Deuxièmement, si vous êtes nés à l’étranger de parents américains vous serez également citoyen américain (droit du sang, ndlr). Enfin, vous pouvez devenir américain par naturalisation » , explique Catherine Lee, professeure de sociologie à Rutgers University et auteure du livre Family Reunification and the Meaning of Race and Nation in American Immigration.
« Il n’y a pas de chiffres précis quant au nombre d’Américains possédant une double nationalité, certaines agences estiment qu’il y en a un million, d’autres deux ou trois millions » poursuit-elle.
Concernant la naturalisation, il n’est pas imposé aux candidats d’abandonner leur première nationalité quand ils obtiennent la nationalité américaine. Ils doivent néanmoins prononcer le Oath of Allegiance (serment d’allégeance), une promesse de fidélité envers les États-Unis et la défense des intérêts américains. En revanche, un Américain qui fait la démarche active et volontaire d’acquérir une nationalité étrangère peut perdre sa nationalité américaine, comme le souligne le Département des affaires consulaires américain. “Le gouvernement américain reconnait que la double-nationalité existe mais ne l’encourage pas dans ses politiques en raison des problèmes qu’elle peut poser. L’appartenance à un autre pays de binationaux américains peut entrer en conflit avec la loi américaine (en matière fiscale ou militaire par exemple, ndlr), et la double nationalité peut limiter les efforts du gouvernement américain pour assister ses nationaux à l’étranger. Le pays où vit le binational fait généralement l’objet d’une allégeance plus forte“.
Aux Etats-Unis, certaines agences américaines, comme la CIA ou le State Department, refusent d’employer les binationaux pour protéger la sécurité de l’État et éviter les conflits d’intérêts. Certains postes délicats au sein du gouvernement (employés du président et du vice-président) exigent un “Yankee White Security Clearance”, une vérification des antécédents judiciaires du postulant. Il doit, entre autres, ne posséder que la nationalité américaine, ainsi que les membres de sa famille proche. En outre, seuls les rangs inférieurs de l’armée sont accessibles aux binationaux.
Pour les autres emplois, rien dans la loi n’autorise la discrimination en raison de la double nationalité.
Situation fragile
« Quand il y a des débats au sujet de l’immigration aux États-Unis, alors le sujet de la double nationalité viendra automatiquement sur le tapis. Certaines personnes se demandent où est l’allégeance des binationaux, s’ils peuvent vraiment être Américains quand ils ne veulent pas abandonner leur autre nationalité » , avertit Catherine Lee.
Il suffit de remonter dans le temps pour voir que ce genre de doute a fortement entaché l’histoire américaine. Entre 1942 et 1946, à la suite de l’attaque de Pearl Harbor, plus de 110.000 citoyens japonais vivant essentiellement sur la Côte Ouest des États-Unis, binationaux ou citoyens américains d’origine japonaise, ont été maintenus en captivité dans des camps d’internement.
Les citoyens comparaissaient devant un conseil qui jugeait leur degré de loyauté envers le gouvernement américain. À l’issue de cet interrogatoire, ils étaient emmenés dans des camps situés dans des régions désertiques et inhospitalières, dont le niveau de sécurité variait en fonction du degré de loyauté. En 1980, une commission spéciale établit que cette décision s’expliquait par « le préjugé racial, l’hystérie de guerre et les ratés du leadership politique ». En 1988, le Congrès présenta ses excuses et dédommagea les survivants à hauteur de 20.000 $ chacun. « L’immigration suscite des craintes au niveau d’une société américaine changeante, aussi bien culturellement qu’ethniquement » , conclut Catherine Lee.
0 Responses
J’ai cru Obama quand il voulait la réforme de l’immigration mais en fin de compte il n’a strictement rien fait de constructif si ce n’est de vouloir rendre “américain” les quelques 12 millions de clandestins mexicains!!! et RIEN pour les stés qui manquent de H1B ! Obama une grande g…….. et rien d’autre, heureusement que c’est bientôt fini pour lui. Dans ma sté on ne peut pas embauché d’H1B car le quota est trop faible, obama nuit aux stés
Ce commentaire me rappelle une vieille blague: “Un égoïste, c’est quelqu’un qui pense pas à moi.”
Encore une mongolienne qui va voter trump
l’on n’est pas Americain avec un bout de papier, on est americain dans sa tete
avec son sang et son intime conviction,la preuve j’ai des papiers Français mon père était americain et ma anglaise, et je suis Americain dans ma tete.
et aussi irlandais par mon père et Français par habitude.
bastradieg
Français “par habitude” ??