Chineur le jour, DJ la nuit. Olivier Stark est arrivé depuis cinq dans la Grosse Pomme où il a enchaîné les mix dans les hôtels, les clubs et les soirées privées après avoir travaillé comme DJ pendant 10 ans en France. «Il y a beaucoup plus de possibilités à New York qu’à Paris qui est devenu mort depuis 6 ans avec des clubs et des bars qui ferment à cause du bruit, la loi sur la cigarette et aussi les conditions prohibitives avec le coût en France des sorties dans les clubs. Avec tout ça, j’ai vu qu’il fallait que j’aille autre part et j’ai donc choisi New York. »
Depuis 4 mois, il est DJ résident au Nublu dans l’East village, tous les 2e vendredi du mois pour sa soirée Let’s Boogaloo. Une soirée qu’il va maintenant poursuivre à Brooklyn où le lieu reste encore à définir. Il assure avec le DJ barcelonais Turmix une ambiance pré-disco, une combinaison de Rare Groove français « à la Gainsbourg », et de musiques latin, soul, funk, jazz, salsa et musiques brésiliennes. Il organise également des soirées intitulées Disco Futuro, un mélange de disco des années 70 et 80, cosmic disco, italo disco, punk wave jusqu’aux derniers artistes nu-disco. Cette soirée par contre n’a ni lieux ni dates précises et peut aussi bien se dérouler dans un hôtel, un club que pour une soirée privée.
Quand il ne mixe pas le soir, Olivier Stark passe ses journées à chiner des disques vintage japonais, anglais et français des année 60 à 80 mais pas seulement. Il recherche également des vêtements vintage des mêmes périodes qu’il revend une fois par mois sur un flea market new yorkais dans Manhattan (Hester market) ou Brooklyn (Fort Green, Williamsburg). « Je collectionne, je revends pour racheter et étoffer ma collection ».
Une occupation qu’il entretenait déjà à Paris où il faisait des brocantes et où il a collectionné des vespas rétro pendant 15 ans. «J’en ai gardé 5 ou 6 mais j’en ai eu entre 40 et 50». Quant à sa collection de 3 000 disques vinyles il lui aura fallu cinq voyages pour tout ramener à New York «chargé comme un chameau».
Même s’il a quitté Paris, Olivier Stark y retourne trois fois par an pour mixer lors du Paris Rare Groove festival qui mêle musiques soul, funk, jazz et groove dont il est co-fondateur et organisateur depuis 6 ans. Ce festival propose convention de disques vintage, concerts, défilés, et DJ internationaux. Il revient également dans l’Hexagone pour La nuit de la soul dont il est aussi le créateur. Ces retours en France sont également l’occasion pour lui d’écrémer vide-greniers et magasins de disques qu’il revend ensuite sur New York.
Avant de devenir DJ Ol’Stark, il a travaillé dans le milieu de la nuit. Dans les années 90, il organisait de grosses soirées sur Paris pour lesquelles il devait trouver des DJs. Quand il en a eu marre d’avoir à faire à des Djs trop exigeants et au vue de sa large collection de disques, il a décidé de se lancer dans le djing pour des événements, des clubs, des défilés de mode avant de s’installer définitivement outre-Atlantique où il a pu bénéficier de ses contacts parisiens.
En arrivant à New York, Olivier Stark a aussi pu constater que les hôtels faisaient souvent appel à des DJs, lui permettant ainsi de diversifier ses lieux de mix. S’il y a plus de travail, la compétition est aussi beaucoup plus rude. Il lui a donc fallu se différencier des autres DJs mixant de la musique française. « Ce qui a marché pour moi, c’était de ramener un son que l’on joue en Europe. J’ai une collection énorme de tout ce qui est années 60, 70, 80 français, tous les groupes qui sortent sur les nouveaux labels français, ça me différencie radicalement des Djs new yorkais qui vont essayer de faire du french avec des gros classiques pour moi. »
DJ Ol’ Stark regrette qu’il y ait tant de musique commerciale qu’il se refuse d’ailleurs à faire, surtout Uptown aussi bien dans les clubs que dans les hôtels. « Par contre, Downtown il y a beaucoup plus la possibilité de faire des choses arty et underground ». Il est très nostalgique du Beatrice Inn dans Greenwich village, fermé il y a deux ans « un endroit à part dans NY, musicalement décalé, l’idée même de l’underground chic ».
Principale différence entre le clubbeurs parisiens et new yorkais : le zapping. « Pour moi à New York le clubbing n’existe pas vraiment, les gens arrivent et repartent au bout d’une heure alors qu’en Europe les gens restent toute la nuit dans un lieu, mouillent leur chemise jusqu’à la fin de la soirée. Les New yorkais aiment bien l’éclectisme ».
Le blog de DJ Ol’Stark ICI.
Sa sélection de clubs :
– Le Nublu dans l’East Village pour son programme qui dénote de la musique commerciale
– Le Don Hills à Tribeca pour son éclectisme musical, sa programmation décalée qui lui rappelle celle du Beatrice Inn.
– Tribeca ground hotel et le Soho ground hotel pour le design et parce que ce sont aussi les rares hôtels de New York à proposer une programmation décalée et pas trop commerciale.
Sa playlist favorite :