Diane Ratican a deux amours : Los Angeles et Paris. Avec une tendresse un plus prononcée pour la Ville Lumière, en particulier depuis les attentats de Charlie Hebdo. “Mon livre a pris une résonance particulière après les événements” raconte cette Américaine, auteur de “Why Paris ? Pourquoi L.A ?”.
Un superbe ouvrage illustré, tout en couleurs, qui rend hommage aux deux villes de son coeur. Et fait écho aux livres Paris versus New York de Vahram Muratyan.
Revenue il y a quelques semaines de la capitale française, Diane Ratican est encore secouée. “C’était étrange d’être sur les Champs Elysées illuminés pendant les fêtes, puis d’assister quelques jours plus tard à ce climat de peur, aux rues désertées” raconte-t-elle. “C’est la culture, la liberté d’expression, l’art qu’on a cherché à assassiner”. Bref, tout ce qui a séduit Diane Ratican lorsqu’elle a découvert Paris, il y a plus de 30 ans.
“J’ai tout de suite senti que j’étais un peu chez moi là-bas. A L.A, il y a la liberté d’entreprendre. L’échec est mieux accepté. Mais à Paris, il règne une liberté intellectuelle: un esprit critique, un humour, une profondeur, un goût pour l’art, le beau. Je ne serais pas qui je suis aujourd’hui sans cette liberté que m’a donné Paris.”
L’histoire de cette Californienne, qui a grandi à West Hollywood et qui partage aujourd’hui sa vie entre Paris et Pasadena, n’est pas banale. Après des études à Berkeley et UCLA, puis une carrière d’enseignante pour enfants surdoués, elle décide en 1985 de se lancer dans l’importation de vêtements français pour enfants.
“Les gens m’arrêtaient dans la rue pour me demander où j’avais trouvé les robes que portait ma fille, ramenées de mes voyages en France. Je ne connaissais rien à l’entreprenariat, mais je me suis lancée.” Son entreprise, DDLA, connaît un beau succès. En 2000, elle investit dans un appartement à Paris, dans le 16ème arrondissement. Elle commence à vivre à cheval entre la Californie et la France, effectuant plusieurs allers-retours chaque année.
“Autour de moi, mon mode de vie intriguait. Je me suis moi aussi mise à réfléchir et ai eu envie de faire quelque chose de tout cela. C’est ainsi que l’idée du livre est née.” L’ouvrage, illustré par deux dessinateurs, l’un français, Eric Giriat, l’autre américain, Nick Lu, compare sur une double page une même thématique. A gauche L.A, à droite Paris.
La librairie Barnes & Noble (où Diane Ratican dédicacera d’ailleurs son livre le 7 mars à Manhattan Beach), côtoie les bouquinistes des bords de Seine. La roue du Santa Monica Pier est comparée à celle de la place de la Concorde, le Whisky a Go Go au Moulin Rouge et les Watts Towers à la Tour Eiffel !
“Ces images évoquent quelque chose de différent pour chacun d’entre nous. J’ai voulu inviter les gens à la réflexion, avec humour, en mettant en évidence ce qui différencie L.A de Paris, et ce qui les rapproche aussi.”
Diane Ratican apprécie la complémentarité de ces deux villes. “C’est grâce à cela que j’arrive à trouver un équilibre. Paris, c’est l’enracinement dans l’histoire, la culture, l’art, les traditions. Los Angeles c’est tout le contraire : c’est la nouveauté, l’esprit d’entreprise, le regard tourné vers le futur en permanence”.
Ces différences tendent tout de même à s’estomper. “Avec Internet et l’abolition des distances, je remarque de plus en plus d’influences réciproques entre Paris et Los Angeles. Au niveau de la mode notamment ! Surtout que L.A connaît un vrai boom créatif depuis l’après 11 septembre.”
Diane Ratican rêve à présent de faire traduire son livre auprès d’un éditeur français. En attendant, elle vient d’être sélectionnée pour le prix de l’American Library in Paris, qui sera remis en novembre prochain à Paris.