80 Saint Marks Place, East Village, au niveau de la First Avenue. Là où les delis ouverts 24h/24 côtoient les bars branchés et les défilés de bobos en vélo, se cache un mystérieux immeuble. Sur la façade, on peut lire “Theatre 80”. Rien n’indique le dit Museum of the American gangster, ouvert depuis mars 2010. Pour y accéder, il faut contourner le théâtre et emprunter l’entrée en haut de l’escalier. L’aventure commence.
Premiers coups d’oeil en attendant le propriétaire. Le Musée est simple et accueillant. Un deux pièces d’environ 80 m² avec des centaines d’affiches d’époques, de documents, de photos accrochées au mur. Des armes en vitrine, une télévision qui passe un film en noir et blanc en boucle au fond de la pièce. Et un visiteur qui prend des photos. “Excusez-moi monsieur, les photos sont autorisées, mais sans le flash”, l’interpelle un homme depuis l’entrée.
Lorcan Otway semble venir d’un autre temps. Une barbe longue mais entretenue, un costume trois pièces noir à fines rayures grises, une montre à gousset et un chapeau, qu’il accroche au porte manteau. ” Je vous en prie, commençons la visite”.
Lorcan Otway a grandi dans un speakeasy, un lieu clandestin où les Américains pouvaient boire en cachette durant la Prohibition. Aujourd’hui, il en habite un. Et demeure fasciné par cette période de “violence et de liberté” qu’est celle des gangsters. Ce musée, il l’a construit pour rendre hommage à cette atmosphère. Il a accumulé les pièces qui le composent à force de recherches et d’enquêtes.
Passionné ne suffit pas à le décrire lorsqu’il raconte l’histoire d’Al Capone, les gangs de New York ou la mort de John Dillinger : “Nous ne saurons jamais ce qu’il s’est véritablement passé, dit-il en soupirant. Dillinger est-il vraiment mort ? A-t-il réussi à échapper aux mains de la police une fois de plus ? Pour ma part, je penche plutôt pour la deuxième option !”
La visite se poursuit jusqu’à un coffre fort ouvert, l’une des pièces les plus importantes du Musée. Lorcan Otway y livre peu à peu son histoire personnelle. “Mon père a acheté cet immeuble en 1964 à Walter Scheib, raconte-t-il. Scheib n’était pas un véritable gangster mais les gens le connaissaient comme tel car il était le seul à se montrer en public”.
En explorant le sous-sol de son nouveau bien, le père de Lorcan Otway tombe sur deux coffres forts appartenant à un certain Frank Hoffman, ancien propriétaire du bâtiment et gangster reconnu. L’un d’eux contient deux millions de dollars. “A ce moment là, mon père a fait le choix le plus prudent de sa vie. Il savait que Scheib cherchait ces coffres et l’a attendu pour les ouvrir. Heureusement car, à l’intérieur, il n’y avait pas la somme escomptée par Walter Scheib et on ne rigole pas avec ces gens là”.
Le sous-sol fait partie de la visite. “Attention à la tête”, prévient Lorcan Otway en enjambant des tuyaux pour se glisser jusque dans une alcôve humide. “Voilà où Frank Hoffman se cachait et voilà le deuxième coffre, vide”. A terre, un cube d’acier forcé jusqu’à l’ouverture plonge chaque visiteur dans le passé. La réalité remplace l’imaginaire en voyant les traces de la vie de Frank Hoffman. Un téléphone d’époque au mur, des empruntes encastrées dans le béton… Une confrontation au siècle passé qui ne laisse pas indifférent.
Le Museum of American Gangster est une mine d’or pour les férus d’Histoire et de légendes. Les origines des grandes familles de gangsters (italiennes, juives ou irlandaises), les secrets de la mort de Charles “Pretty Boy” Floyd ou encore l’implication des femmes dans le grand banditisme y sont expliquées. Pour Lorcan Otway, le musée fait revivre l’époque à laquelle il appartient. “J’aurais aimé rencontrer John Dillinger et Al Capone, rêve-t-il, car même si j’ai déjà le sentiment de les connaître, j’ai encore tellement de questions à leur poser…”.
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Ou est l’interet de faire un article sur un musee ou une activite si vous ne donnez pas toutes les informations…
lieu, horaires, prix et trucs a faire absolument (ateliers, visites guidees, WHATEVER!)