Les Broussard, famille, d’origine française, sont arrivés au Canada en 1647, avec leurs vaches. Le patriarche s’appelait Joseph, et le prénom a suivi chacun des mâles de la lignée. Puis il y a eu cette seconde migration, vers la Louisiane, où les Broussard ont contribué à créer le pays Cajun. C’est la qu’est né William Broussard. Le père Broussard, comme tous ceux qui l’avaient précédé, était un éleveur de vaches, et le dernier de la lignée, William, avait, semble-t-il, la même passion dans le sang. Mais le père veillait: “Attention, lui dit-il, tu ne pourras pas vivre de tes vaches, c’est toi qui les feras vivre.” Alors, William a poursuivi ses études, brillantes, dans le Minnesota, à San Francisco, en Caroline du Sud, et il est devenu ophtalmologiste.
Mais la passion demeurait. En 1969, William Broussard peut se rendre acquéreur d’un vaste domaine, dans le comté d’Oceola, au centre de la Floride, qui couvre maintenant 1300 hectares. Il va y installer des chevaux et des vaches.
Aujourd’hui, l’élevage comprend environ 400 vaches, dont 90 Charolaises, la majorité étant constituée des races locales, si l’on peut dire, car elles ont en fait été importées en Floride lors de l’invasion espagnole, et de 200 chevaux, plus ou moins croisés, dont les palominos de Californie constituent une bonne part du troupeau.
Pourquoi des charolaises? Pour la qualité de leur viande, bien sur, d’autant qu’ici les vaches ne mangent que de l’herbe, même si ce n’est que de l’herbe sèche, pendant l’hiver. Un peu chauvin, sans doute, William Broussard profite de notre rencontre pour faire un sort au célèbre “black Angus”, qui n’est, selon lui, qu’un pur produit de marketing…
La nature, toujours la nature
Dans ce ranch, où travaillent quelque 33 personnes, on vit au plus près de la nature. Le vétérinaire n’intervient qu’exceptionnellement. Les vaches mettent bas dans leur pré. Les alligators, nombreux dans la petite rivière qui traverse le domaine, se chargent de monter la garde, et de s’occuper des intrus. Quelques ours bruns laissent leurs traces sur le tronc des arbres, et avec un peu de chance, on peut croiser ici une des rares panthères de Floride. L’environnement, ici, est préservé. Mais ce n’est pas non plus complètement par hasard.
Le fils du Dr Broussard était un é’écologie. Il est mort en 1993 alors qu’il allait avoir 29 ans et qu’il préparait un doctorat sur ce sujet a l’université d’Illinois. C’est pour se souvenir de lui qu’a été fondé le « Allen Broussard Conservancy » C’est aussi pour ne pas l’oublier et pour lui rendre un hommage permanent que la préservation de l’environnement reste au cœur des préoccupations du Dr Broussard.
Le public peut découvrir ce domaine exceptionnel à cheval avec les cow-boys, plus confortablement à bord de véhicules spécialement équipés, ou plus sportivement sur un parcours dans les arbres.
Pour en savoir plus: www.foreverflorida.com
Photo: Le Dr Allen Broussard parmi les derniers bébés charolais… et leur maman!
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Voilà qui me fait penser à mon Morvan d’adoption, sauf qu’en Bourgogne, point besoin d’alligator pour garder le bétail ! Amicalement