Si vous suivez l’actualité française, vous connaissez son nom. L’Histoire se souviendra de Vincent Boileau-Autin comme du “premier marié gay” de France. C’était en mai 2013 à Montpellier onze petits jours après la promulgation de la Loi Taubira sur le mariage des homosexuels. Sous l’oeil des caméras du monde entier, il a dit “oui” à son mari, Bruno Boileau.
Quatre ans plus tard, Vincent Boileau-Autin a décidé de présenter sa candidature au poste de député des Français d’Amérique du Nord (3 et 17 juin). Elle s’inscrit dans la droite ligne de son engagement militant. Il est actuellement président de Fierté Montpellier, une association LGBT (lesbiennes, gays, bi et trans) organisatrice de la Gay Pride locale. “Après des décennies de militantisme à Montpellier, mon goût de l’engagement est intact. Je voulais aller plus loin, j’ai encore de l’énergie à apporter. Les droits LGBT m’importent, mais je veux aller au-delà. Je veux agir pour l’intérêt général“.
Ce Français qui “vit de manière permanente à Montréal“, où son mari est venu s’installer pour raisons professionnelles, se présente de manière indépendante. Il porte l’étiquette du Mouvement des progressistes du communiste Robert Hue, qui a lui-même soutenu Emmanuel Macron pendant la campagne présidentielle.
Vincent Boileau-Autin ne cache pas qu’il a adhéré au mouvement macroniste aussi quand il a vu “émerger les mouvements citoyens“, mais voit d’un mauvais oeil tous les “gens de l’ancien système qui gravitent autour” de La République En Marche!. “Les Français ont posé un acte en élisant Macron. Il veulent voir un renouvellement des pratiques de l’exercice du pouvoir et des fonctions politiques. Je suis le candidat de la vraie vie. Je ne suis pas issu d’un consulat ou d’une ambassade. J’ai cette fraîcheur, lance-t-il. Les élus vont devoir suivre la ligne de leur parti. C’est important d’avoir des citoyens libres“.
Il compte sur son expérience de “chef d’entreprise et de militant” pour porter cette candidature “100% citoyenne“. Son CV comporte des fonctions dans plusieurs groupes LGBT français et internationaux comme la Gay Pride de Montpellier ou l’association européenne des organisateurs de gay pride EPOA.
La campagne pour le Palais Bourbon sera courte. “On veut travailler sur le collectif et consulter les électeurs. Nous allons faire valoir un certain nombre d’idées“, comme la revalorisation de la fonction du suppléant. La sienne, Elodie Brun-Mandon, se trouve en France. Dans le cadre de son projet de renouvellement de la vie politique, il compte proposer que le député et son suppléant soient des “co-candidats” et qu’ils se partagent l’indemnité parlementaire pour éviter tout surcoût. “Quand le député titulaire sera dans la circonscription, le suppléant siégera. Combien de fois a-t-on vu l’Assemblée nationale se déserter ? Nous voulons rénover l’exercice de la fonction“.