“Voilà cinq ans que j’ai commencé à traduire et adapter cette pièce “. André Martin, membre de l’Independent Shakespeare Company (ISC), présentera, du 24 octobre au 24 novembre, sa version de Cyrano de Bergerac d’Edmond Rostand, dans le studio de la troupe au Atwater Crossing, en guise de coup d’envoi de leur saison d’automne.
Arrivé à Los Angeles en 2010, André Martin, qui a passé son enfance entre le Gers et Chicago, a rejoint l’ ISC il y a quatre saisons. Chaque été, la troupe organise un festival Shakespeare gratuit à Griffith Park ; l’été dernier, plus de 43.000 spectateurs ont assisté aux représentations de MacBeth et autres classiques du fameux dramaturge anglais.
Les pelouses de Griffith Park contrastent avec l’espace intime qu’offre l’Independent Studio : 49 places, et une petite scène où évolueront seulement sept acteurs, dont André Martin, qui incarnera Cyrano. La directrice artistique du ISC, Melissa Chalsma, qui avait déjà joué Roxanne dans ses jeunes années, commente: “Cyrano est un projet dont André et moi avons longuement discuté. Comment prendre une histoire si vaste telle que Rostand l’a imaginée et l’adapter à un espace restreint ?”
“Il y a quelques années, lors d’un voyage à Paris, j’ai vu une adaptation de Cyrano de Jacques Weber, avec seulement trois acteurs, où Weber jouait tous les rôles principaux“, répond André Martin. L’acteur dramaturge s’est donc inspiré de ce concept pour créer sa propre version et donner vie à la trentaine de personnages créés par Edmond Rostand.
Nouveauté pour les acteurs de la ISC : la prose. “Nous avons l’habitude de jouer les pièces de Shakespeare en vers, raconte l’acteur franco-américain, mais j’ai adapté Cyrano en prose, ce qui a un ton un peu plus contemporain.”
Autre touche d’originalité : l’utilisation de la langue de Molière aux côtés de celle de Shakespeare. “J’ai déjà joué Christian dans Cyrano deux fois ici aux Etats-Unis en anglais, mais je trouvais à chaque fois qu’il y avait quelque chose qui manquait dans la traduction, explique André Martin. En écoutant notre première répétition, je me suis rendu compte qu’il était intéressant de garder un peu de français dans le texte, pas seulement des interjections, mais aussi certaines lignes qui ne doivent pas nécessairement être traduites, puisqu’elles peuvent être comprises par le public anglophone.”
Crédit photo: Mike Ditz