En bordure de la Gowanus Bay, à Sunset Park, les seize bâtiments centenaires d’Industry City ouvrent un nouveau chapitre de leur histoire.
Depuis trois ans, sous l’impulsion de nouveaux investisseurs, l’ancien complexe industriel connu sous le nom de “Bush Terminal” attire des start-ups de la high-tech ou de la gastronomie, des designers, des créateurs de mode, dans le cadre d’une opération de rénovation à 100 millions de dollars visant à créer un futur « SoHo » à Brooklyn.
C’est là, au milieu d’un futur « food row » en finition qui ressemblera au Chelsea Market (Jamestown, le principal investisseur, en est aussi le propriétaire), que l’on tombe sur la boulangerie franco-belge Colson, pionnière des lieux.
En l’espèce, un kiosque vendant des viennoiseries à la française, des salades et sandwiches, à avaler dans la cour extérieure parsemée de tables et chaises, le long des entrepôts rénovés. A part Colson, seuls le café Ninja Bubble Tea et le restaurant bio Steve & Andy’s ont ouvert. Les autres enseignes, qui affichent les logos des propriétaires mais sont encore vides, devraient suivre dans les prochains mois.
La pâtisserie Colson est bien connue des résidents de Park Slope, où elle est implantée depuis 2006. Jonathan Israel, qui a grandi à Paris et vit à New York depuis 1998, en est à l’origine. Il s’est aidé pour cela de la réputation d’Hubert Colson, pâtissier (et psychanalyste) belge réputé. « C’est un ami de mère, qui est originaire de Mons, où était installée la pâtisserie Colson», raconte le jeune patron au look branché, qui a débuté sa carrière dans la réalisation de films. « Hubert nous a aidé avec ses recettes, et vient régulièrement pour nous conseiller. »
A Industry City, Jonathan Israel a ses bureaux à côté de la cuisine où sont fabriqués les croissants, pains au chocolat, financiers et autres gaufres qui ont fait la réputation de la maison. « Nous sommes venus ici car il nous était difficile de tout faire dans nos cuisines de Park Slope. Il y a de l’espace, et le projet de développement est très prometteur. Quand nous sommes arrivés en 2012, il n’y avait rien du tout, on a tout aménagé. »
Un besoin d’espace qui accompagnait le développement de Colson dans le domaine de la vente en gros. « Actuellement, la moitié de notre chiffre d’affaires est dérivé de la vente en gros, en hausse de 60% en un an », poursuit Jonathan Israel, qui emploie 25 personnes et compte une cinquantaine d’enseignes clientes à New York – coffee-shops, hôtels, patisseries…
A Industry City, le kiosque Colson vend avant tout aux employés basés sur place – environ 3.000 personnes y travaillent, mais le nombre devrait grimper en flèche au cours de prochaines années. Parmi les résidents, figurent par exemple le fabricant d’imprimantes 3D Makerbot, l’antiquaire branché Christophe Pourny, une distillerie de vodka…. Et un futur locataire devrait apporter de la notoriété au lieu : les Nets y installeront prochainement leur siège. Les joueurs viendront-ils acheter des croissants Colson ?