Un mariage entre «le chic parisien intemporel» et « la simplicité californienne”. C’est ainsi que Clare Vivier décrit l’esthétique de ses sacs à main pour working girls élégantes mais débordées. Cette créatrice américaine, francophone et francophile, mariée à un journaliste français rencontré à Paris, est devenue en quelques années la coqueluche des fashionistas outre-Atlantique.
« Lorsque j’ai commencé à faire fabriquer mes sacs dans une usine de la région, c’était surtout pour des raisons pratiques car je débutais et voulais travailler avec quelqu’un sur place. Aujourd’hui, vu le succès de la marque, c’est devenu un vrai choix éthique. Nous avons contribué à la création de plusieurs centaines d’emplois» souligne la jeune femme, dans son atelier lumineux de Silverlake, le quartier hipster et créatif de la Cité des Anges.
Dans son atelier, sur des étagères sont entreposés un peu partout des sacs colorés – bleus, verts, rouges, dorés ou argentés, aux formes, matières et imprimés à la fois classiques et uniques : pochettes pour Ipad en cuir croco, petits sacs à main blancs à pois noirs imprimés, grands cabas en cuir tanné. “Ce qui fait le chic français ? Le fait qu’il ne suive pas les modes, mais qu’il soit capable de durer», estime la créatrice originaire du Minnesota.
Passionnée de mode depuis l’enfance, Clare Vivier a appris à coudre à l’école mais s’est formée au design sur le tas, en parfaite autodidacte. «Au début je travaillais chez moi, dans mon petit bureau où j’avais installé ma machine à coudre. Puis lorsque mes sacs sont devenus plus élaborés, je suis passée par une usine à L.A, avec laquelle nous travaillons d’ailleurs toujours ».
C’est grâce à son blog qu’elle ouvre « pour se faire un nom », que les choses commencent à décoller. Avec le succès de ses ventes, Clare Vivier ouvre une première boutique en 2012 à Silverlake. Puis une seconde à Manhattan, dans le quartier de NoLita, à l’automne dernier, sous le nom de Clare V., pour éviter tout litige avec la marque de chaussures Roger Vivier. Le lancement d’une troisième boutique est également prévu cette année à Los Angeles. Mais Claire Vivier est aussi présente sur le marché français : ses sacs sont vendus au “Bon Marché” depuis ce printemps et le seront à l’automne au sein du concept store éthique « Merci », Boulevard Beaumarchais.
Elle débute aussi un partenariat avec le musée LACMA le 20 mai, au travers du programme Wear LACMA qui demande à un designer de créer des pièces s’inspirant de la collection permanente. De bonnes nouvelles qui n’empêchent pas cette bosseuse de garder les pieds sur terre. « Je sais que dans le milieu de la mode, le vent peut tourner du jour au lendemain. Mais ce qui est formidable, c’est que j’ai toujours eu la chance de pouvoir compter sur le soutien de ma famille dans cette aventure».