En 1976, le documentaire The Blank Generation suivait l’ascension d’Iggy Pop, de Blondie, de Patti Smith, des Ramones ou encore des New York Dolls.
Plus de trente ans après, Céline Danhier signe Blank City. Si le titre fait référence à son prédécesseur, il est moins question dans ce nouveau film du mouvement punk et des habitués du CBGB que d’un autre mouvement, plus confidentiel : celui du cinéma No Wave (par opposition à la New Wave, la Nouvelle Vague française), apparu en 1977 dans le Lower East Side, et auquel la réalisatrice française est la première à consacrer un documentaire, projeté en avant-première au Festival de Tribeca 2009.
Entre extraits vidéos rares, interviews inédites et BO d’époque (Patti Smith, Sonic Youth, Television…), on y découvre le NYC mal famé de l’époque, et un Lower East Side peuplé de drogués, de prostitués, de sans-abris… mais aussi d’artistes désargentés en tout genre.
Certains passent derrière la caméra, et mettent en scène leurs amis de l’époque, de Debbie Harry à Steve Buscemi en passant par Vincent Gallo et Jean-Michel Basquiat, avec en guise de décor, les rues de leur quartier. En dignes descendants d’Andy Warhol et de ses acolytes de la Factory, ils tournent leurs films avec les moyens du bord et revendiquent cette esthétique « Do-It-Yourself », aux antipodes des conventions hollywoodiennes de l’époque.
Ce cinéma alternatif et expérimental sera aussi éphémère : il s’éteint au milieu des années 80, avec la politique de réhabilitation du quartier et surtout l’épidémie du sida. Et si Jim Jarmusch reste l’un des seuls à s’être fait un nom auprès du grand public depuis Stranger than Paradise (1984), les oeuvres audacieuses et subversives de la No Wave continuent encore d’influencer le cinéma indépendant aujourd’hui.
IFC Center
323 Avenue of the Americas, New York, NY
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