“USDA Organic”, “GMO Free”, “All Natural”, “No-added hormones” … Lorsque l’on veut faire le choix d’une alimentation saine aux Etats-Unis, il est parfois difficile de s’y retrouver parmi la multitude d’étiquettes et d’appellations. Pour vous aider, French Morning a interrogé Will Fantle, co-fondateur de l’institut Cornucopia, une association de défense des consommateurs, spécialisée dans l’agriculture biologique aux Etats-Unis.
Qu’est-ce que le label “USDA” ?
Aux Etats-Unis, c’est le ministère de l’agriculture américain (USDA) qui appose son petit logo vert sur les produits bio. “C’est techniquement l’équivalent du label bio européen. En 2012, les Etats-Unis et l’Union Européenne ont signé une équivalence entre leurs logos respectifs”, explique Will Fantle. Sans ce petit symbole, les inscriptions du type “All Natural” n’ont aucune valeur. “Quant au label GMO-Free (sans OGM), il ne signifie pas que le produit est bio, ajoute l’expert. En revanche, tout produit certifié bio est censé être sans OGM. Même si le consommateur n’est pas à l’abri des contaminations croisées, provenant des champs voisins”.
Fruits et légumes
Comme en France, les fruits et légumes bio aux Etats-Unis doivent etre cultivés sans pesticides et engrais chimiques, sans OGM et sans irradiation. Si vous n’avez pas les moyens ou la possibilité d’acheter uniquement du bio, il faut savoir que certains fruits et légumes issus de l’agriculture conventionnelle sont moins toxiques que d’autres.
Chaque année, l’organisation environnementale américaine EWG dresse la liste des 12 fruits et légumes contenant le plus de pesticides synthétiques et des 15 autres qui en contiennent le moins.
En 2017, adieu donc céleri, fraises, épinards, nectarines, pommes, pêches, poires, cerises, raisin, tomates, poivrons et pommes de terre qui ne seraient pas issus de l’agriculture biologique.
Par contre, vous pouvez faire le plein de maïs, avocats, ananas, choux, oignons, petits pois, papayes, asperges, mangues, aubergines, melons “honeydew” et “cantaloupe”, kiwis, choux-fleurs et pamplemousses conventionnels.
“Le bio est préférable mais la règle des Dirty Dozen et des Clean 15 est une solution acceptable” estime Will Fantle. “A condition de bien laver les aliments”. Ce qui vaut aussi pour les fruits et légumes bio “qui contiennent parfois des traces de pesticides, pouvant provenir de champs voisins”. Une étude réalisée par l’USDA en 2016 a révélé la présence de 40 pesticides synthétiques différents sur 21% des produits bio testés.
Riz
Qu’il soit bio ou non, le riz américain est souvent cultivé sur des sols riches en arsenic, autrefois utilisés pour la culture du coton. Mieux vaut donc consommer du riz bio produit en-dehors des Etats-Unis.
Oeufs
Le label bio garantit que les poules pondeuses ne recoivent ni hormones ni antibiotiques, qu’on leur donne une nourriture bio, qu’elles ne vivent pas en cage et qu’elles ont accès à un espace de plein air. Ce qui n’empêche pas certains élevages industriels bénéficiant du label bio d’être surpeuplés. L’institut Cornucopia a répertorié et noté ici une centaine de producteurs bio à travers tous les Etats-Unis, montrant de fortes disparités selon les élevages.
Viande
Pour pouvoir recevoir l’estampille bio, la volaille, le bétail et les porcs doivent être nourris avec des aliments bio (soit “grass-fed”, nourris à l’herbe, soit “grain-fed”, nourris au grain), ne pas recevoir d’antibiotiques ou d’hormones et avoir accès à un espace extérieur.
Vin
L’étiquette “USDA Organic” sur les bouteilles de vin est censée garantir un produit sans sulfites ajoutées, tandis qu’en France, un vin certifié “bio” peut en contenir. Aux Etats-Unis, lorsque les raisins utilisés sont bio mais que des sulfites ont été ajoutées, l’étiquette indiquera “made with organic grapes” (fabriqué avec des raisins bio).
Le lait bio … pas si bio
Une récente enquête du Washington Post a révélé d’importantes failles dans la certification biologique du lait. Car plutôt que d’envoyer leurs propres inspecteurs dans les exploitations agricoles, le ministère de l’agriculture a recours à des agents de certification indépendants … directement choisis par les agriculteurs ! “Cela engendre immanquablement des abus. Les vaches laitières sont censées paître quotidiennement en extérieur ce qui n’est pas le cas dans de nombreux élevages industriels, pourtant certifiés bio, explique Will Fantle. Ces négligences ont des effets négatifs sur la qualité du lait”.
Supermarchés, “CSA box” ou farmers market ?
Malgré ces failles, le bio reste l’une des meilleures manières de mieux manger aux Etats-Unis. “Le consommateur a le choix entre de nombreuses options : supermarchés coopératifs ou traditionnels, “CSA box” (des paniers bio livrés chaque semaine à domicile ou dans des points relais, ndlr) ou encore les farmers markets”, énumère Will Fantle. “Mais vous pouvez aussi vous fournir auprès de petits cultivateurs qui produisent du bio sans certification, en allant visiter leurs exploitations ou en vous renseignant auprès d’eux sur leurs méthodes de production”.
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A preciser que sans pesticides synthetique ne signifie pas sans pesticide du tout! Les aliments bio sont donc probablement traites aux pesticides non synthetiques, donc extraits de sources naturelles. N’etant pas aussi efficaces que les synthetiques, ils peuvent donc etre utilises en plus grandes quantites pour obtenir le meme effet. J’aurais aime que l’article rentre plus dans ce detail la, et nous dise s’il existe d’autres labels pour les pesticides naturels, et sinon, quels vegetaux en contiennent le plus. Du coup, c’est triste, parce que BIO ne veut PAS dire sans pesticides!
Il aurait été bon de préciser trois points essentiels:
Primo, certains peuvent cultiver leurs propres légumes en potager personnel (c’est mon cas) ou collectif (c’est aussi mon cas)
Secundo, on peut se procurer (plus facilement en Pennsylvanie et dans les États voisins (et le District de Columbia) ou en Oregon et alentours, fruits, légumes, viandes, oeufs et fromages produits par les fermiers Amish (à Eastern Market, par exemple, à DC). C’est aussi ce que je fais quand ma production personnelle est insuffisante.
Tertio, il existe plusieurs associations de type AMAP (CSA en anglais), qui fournissent les produits que j’énumère en point 2, issus directement des fermes, et souvent Amish dans des rayons géographiques que je décris dans le même point 2.
Ainsi, se nourrir de façon parfaitement saine n’est pas du tout difficile, quand bien même certaines régions sont plus favorisées que d’autres. Certes, c’est aussi une question de budget. Donc, de priorités.