Il y a moins de Français officiellement établis à l’étranger, c’est en tous les cas ce que conclut le rapport annuel du ministère des Affaires étrangères. Au 31 décembre 2018, le nombre d’inscrits au registre des Français tenu par les consulats dans le monde entier s’élève à 1.802.382, soit -1.05% par rapport à 2017. Si l’on en prend en compte les non-inscrits, le ministère estime le nombre global de Français vivant à l’étranger s’élève à 2,5 millions.
“Après une année marquée par de nombreuses inscriptions dans la perspective des élections présidentielle et législatives, 2018 observe une légère baisse des inscrits au registre des Français”, résume le document. Cela pourrait s’expliquer par la radiation de certains “qui séjournaient temporairement à l’étranger, comme c’est le cas pour les étudiants, les saisonniers ou encore les personnes avec des contrats temporaires”. En 2018, 16.406 usagers ont été retirés des registres.
60,3% de la communauté française inscrite réside dans l’un des pays du G20 et près de 40% des Français établis à l’étranger habitent dans un des pays membres de plein droit de l’Organisation internationale de la Francophonie. A l’échelle régionale, la communauté française se répartit de la façon suivante : 48.32% en Europe (UE et hors UE), 20.29% dans les Amériques (du Nord et du Sud), 14.49% en Afrique du Nord et Moyen-Orient, 7.9% en Asie-Océanie et 7.97% en Afrique subsaharienne et Océan indien.
Les cinq premiers pays d’accueil de la communauté inscrite au registre restent les mêmes que les années précédentes: Suisse, États-Unis, Royaume-Uni, Belgique, Allemagne dans l’ordre. Avec un nombre d’inscrits allant de plus de 146.000 au Royaume-Uni ou encore 112.000 pour l’Allemagne à près de 190.000 pour la Suisse, ces cinq pays concentrent 40.8% de la communauté française inscrite au registre.
Cependant, trois de ces cinq pays ont enregistré une baisse du nombre de Français officiellement établis : -2.99% pour l’Allemagne, -2.65% pour la Belgique, et -0.88% pour le Royaume-Uni qui sort son épingle du jeu malgré le contexte du Brexit. Le nombre de Français inscrits aux Etats-Unis est quant à lui resté stable (+0.51% à 164.542 inscrits), de même qu’en Suisse (+0.78%).
Les plus fortes hausses concernent certains pays scandinaves, comme la Suède avec une augmentation de 6.75% (passant de 8.261 à 8.819 Français) ou encore la Norvège avec +2.91% (de 5.576 à 5.738). Dans les autres pays européens, la baisse est significative notamment en Italie avec -5.32% d’inscrits, au Portugal avec -4.71% et l’Espagne avec -2.10%. Au Canada, le nombre d’inscrits recule de 3.74%, à 100.356 personnes.
La Turquie a en revanche attiré plus de Français avec une hausse de 7.33% passant de 10.895 à 11.694 inscrits. Mais la plus forte baisse du nombre de Français à l’étranger a été enregistrée en Libye avec une chute de 49.10% d’inscrits entre 2017 et 2018. Le Brésil (-7.22%), le Pérou (-4.44%) et la Chine (-4.65%) font également partie des perdants.
Selon le ministère des Affaires étrangères, la répartition des Français inscrits par genre est stable sur les dernières années. Avec 50% de femmes parmi les inscrits au registre en 2018, la population française établie à l’étranger est légèrement moins féminisée que la population française métropolitaine qui compte 51.6% de femmes.
Il existe cependant des différences selon les zones géographiques. Ainsi, les femmes sont toujours moins présentes en Asie-Océanie (45%) et plus présentes dans les États membres de l’Union européenne (52.3%).
La structure par âge de la communauté française établie à l’étranger est stable par rapport à l’année précédente. 34.3% des inscrits ont moins de 25 ans quand 50.5% ont entre 25 et 60 ans et 15.2% plus de 60 ans.