Ce week-end, on va à l’opéra. Mais pas pour voir un spectacle. En fait, nous allons visiter les coulisses du Metropolitan Opera pour le fameux « Backstage Tour » qu’on n’a jamais le temps de faire.
Il y a deux visites le dimanche, une à 10:30am, l’autre à 1:30pm (et d’autres en semaine). Cette visite est unique car elle nous donne un sentiment d’initiés et elle nous transporte dans une autre époque. On est plongé dans un monde loin de ce qu’on voit tous les jours (sauf si vous êtes chanteur d’opéra, bien sûr.
On découvre les salles dans lesquelles sont construits les décors en bois, en mousse, en stuc. Impensable d’imaginer, avant de le voir, qu’il y ait de tels ateliers en plein Upper West Side ! On se croirait dans une scierie.
Puis, on passe dans la salle des costumes, et on imagine les mains des couturières qui courent sur les taffetas, tartans et autres organzas. Dans un fouillis organisé (ou pas), des échantillons de tissu, des boutons, des cols, de la dentelle, des chapeaux, des ceintures, des chaussures s’empilent dans les moindre recoins… Rien ne semble avoir changé depuis 100 ans. On tombe sur certains Stockman, un peu plus « carrés » que les 36 fillettes des mannequins des vitrines H&M, il faut dire qu’on habille les cantatrices, ici ! Il faut du volume et du panache !
On se promène partout dans le labyrinthe du bâtiment, en prenant des monte-charges vétustes et en se demandant si on ne va pas rester coincé. On visite un studio de danse, une loge d’artiste et on s’y croit. On a presque un petit coup de stress en pensant que c’est de là que sont parties les plus grandes divas pour devenir Carmen et les plus grand chanteurs qui sont, le temps d’une soirée, devenus Figaro.
On nous raconte mille anecdotes : de l’arrivée des chevaux qu’il faut vêtir en 10 min et qui refusent de bouger, à la cantatrice qui s’est endormie, ou au premier rôle qui attendait le coup de cloche (qui, ce jour là, ne marchait plus)…
Il y a de la poussière partout. C’est un vrai capharnaüm, si bien que parfois, on se demande comment les bons décors arrivent au bon moment dans les bonnes pièces. Mais on est chez les pros, ici. Ça roule, ça turbine, ça dépote. Et il faut bien ça, avec les 25 opéras programmés chaque année.
On est subjugués par l’immensité des ascenseurs qui montent les façades sur la scène. Sept ascenseurs et trois scènes coulissantes. Le gigantisme à l’Américaine.
Et on se plaît à imaginer le grain de sable dans la mécanique, où Roméo et Juliette se retrouveraient par erreur, au milieu des temples égyptiens d’Aida.
On termine par la salle aux 4 000 places, grandiose. La salle d’opéra à la meilleure acoustique du monde (bien sûr, on est à NY. Ici, tout est le “best of the world”).
Et quand ça se termine, on a un seul regret : ne pas avoir pu monter sur la scène et se retrouver au milieu des décors de la représentation du jour. Pour voir ce que ça fait d’être un vrai chanteur d’opéra.
Alors, on file prendre des places pour assister au prochain spectacle.
Musique, maestro !
PS: Vous verrez, même si vous n’êtes pas des fans d’opéra, une fois que vous aurez fait la visite, vous vous précipiterez pour prendre des places pour la prochaine représentation de Roméo et Juliette, le Barbier de Séville ou la Bohème. C’est ici pour réserver vos places.
Experience New York, c’est une aventure par semaine, pas plus. Pour en savoir plus, c’est ici