Grands murs colorés, cuisine ouverte pour la pause café et guitare électrique posée dans un des coins repos : l’univers de la start-up new-yorkaise. Ces locaux sont ceux de Fresh Planet, la très successful compagnie de jeux en ligne, dont le fondateur, Mathieu Nouzareth fait, avec quelques autres, figure de “parrain” des jeunes entrepreneurs français du net venus conquérir New York. C’est là que Hannah Oiknine a posé ses valises.
“Ca allait l’accent anglais, pas trop nul ?” Hannah Oiknine raccroche le téléphone après avoir tenté de convaincre une agence de relations presse de tester le “produit révolutionnaire” qu’elle s’apprête à lancer aux Etats-Unis. Hannah et sa soeur Sarah on créé Babbler il y a un peu plus de deux ans en France pour “changer les relations presse”. “Le secteur marche encore à l’ancienne, avec des attachées de presse qui n’ont finalement pour outil que le téléphone et l’e-mail et harcèlent des journalistes qui finissent par ne pas ouvrir l’immense majorité des mails qu’ils reçoivent.” Plus de 75% des communiqués de presse envoyés aux journalistes seraient supprimés sans même être ouverts.
Sarah était attachée de presse et Hannah tout juste sortie d’école de commerce lorsqu’elle commencent en 2013 à concevoir Babbler, une plateforme d’échange de contenus entre entreprises (ou agences) et médias. Elles parviennent assez vite à convaincre quelque 300 marques d’utiliser leur plateforme, qui permet aux journalistes de venir piocher les informations susceptibles de les intéresser. Après le démarrage en France, elles entrent donc dans la deuxième phase, celle de la conquête de l’Amérique. “C’est l’endroit incontournable pour notre croissance. C’est le pays des attachés de presse par excellence: on compte cinq attaché(e)s de presse aux Etats-Unis pour un journaliste.”
Après une première levée de fonds de 480.000 euros qui leur a permis de démarrer (auprès de Fred & Farid Groupe, Fashion Capital Partners, Serge Perez), les deux soeurs vont se lancer dans une nouveau tour de table dès ce mois-ci. Objectif: 1,5 million d’euros pour investir dans la technologie et financer leur développement international.