Après de longs mois d’absence en raison de la pandémie, Lorelei Zarifian remonte enfin sur les planches. Expatriée depuis plus d’une dizaine d’années aux États-Unis, l’artiste française présentera « Frigorific », son second one-woman-show en anglais plein d’humour, de poésie et de dérision, du vendredi 21 au dimanche 30 mai dans le cadre du Orlando International Fringe Theatre Festival.
Passionnée par la langue française depuis son plus jeune âge, Lorelei Zarifian aime jouer avec les mots. « Au-delà de leur sens, ils ont tous une certaine sonorité », indique l’Aixoise qui est issue d’une famille de musiciens. « Mes parents ont toujours voulu que je m’adonne à la pratique d’un instrument mais cela ne m’a jamais plu. Je préférais lire le dictionnaire et apprendre des mots parfois étranges mais souvent mélodieux comme par exemple synchrocyclotron », précise fièrement l’humoriste qui a quitté sa région natale à l’âge de 19 ans afin d’étudier la technique vocale et les lettres modernes à Paris.
Artiste aux multiples talents et à la carrière éclectique, à la fois chanteuse d’opérette, écrivaine, comédienne et professeure de littérature française, Lorelei Zarifian a tout mené de front pendant plus d’une décennie avant d’abandonner son quotidien parisien afin de découvrir de nouveaux horizons. « À la veille de mes quarante ans, j’ai eu envie de tout plaquer pour changer de vie », raconte la Française qui s’est alors envolée pour New York. « J’ai débarqué avec simplement deux valises, sans même savoir où j’allais passer la nuit. C’était en plein hiver et la crise financière venait de débuter, je me suis alors demandé si j’avais fait le bon choix ».
Aujourd’hui mariée et installée en Floride près d’Orlando, Lorelei Zarifian dépeint dans son nouveau seule-en-scène, avec humour et légèreté, certains passages de sa vie, dont celui de la crise de la quarantaine. La comédienne y endosse le rôle d’une femme d’âge mûr aux prises avec la dépression nerveuse, se sentant parfois invisible. « J’avais l’impression que les hommes ne me regardaient plus et d’avoir totalement disparu de la vie publique, comme si j’étais tombée dans une trappe. Il m’a fallu près de cinq ans pour arriver à surmonter cette crise existentielle », confie la Française dont le personnage qui accuse le poids des années est également obsédé par son réfrigérateur. « Nous savons tous que nous allons vieillir, mais c’est bien souvent inacceptable. En préservant la fraîcheur des aliments, le frigo est ainsi une métaphore de la conservation de la jeunesse ».
Mondialisation, politique ou encore environnement figurent parmi les autres thèmes abordés par Lorelei Zarifian dans cette pièce de théâtre mise en scène par la journaliste américaine Katie Parsons. En entourant son protagoniste d’assistants vocaux, la Française livre notamment un regard critique sur la société de consommation. « Ces objets n’ont pas d’éthique et nous vampirisent au quotidien. Nous sommes de plus en plus dépendants aux nouvelles technologies, ce qui nous ferait presque oublier les vraies relations humaines », souligne la quadra hyperactive qui prépare actuellement un troisième one-woman-show et qui souhaiterait également monter la comédie musicale qu’elle vient tout juste de finir d’écrire.