La marionnettiste et costumière française d’Austin Lucie Kelche-Cunningham lance une activité de création de robes de mariées: Belle de Jour.
« C’est le premier métier que j’ai exercé à la sortie du Saint Martins College of Art and Design de Londres », confie-t-elle dans son atelier rempli de patrons, toiles, livres, fils, rubans et autres baleines de bustiers. « J’étais costumière du théâtre de l’école, de petites compagnies londoniennes et au Royal Opera de Londres, tout en développant mes connaissances en matière de marionnettes, mais aussi assistante d’une créatrice de robes de mariées. J’ai beaucoup appris auprès d’elle et j’ai alors créé ma première robe de mariée, pour ma sœur. »
Rien ne remplace « l’aspect brut de la scène » pour cette violoniste diplômée du conservatoire de Nancy ayant fait le choix des beaux-arts afin de « ne pas faire que du violon », instrument parmi les plus exigeants. Mais « la création de robes de mariées, c’est très proche de ce que je fais au quotidien dans l’atelier de création de costumes du théâtre de l’université St Edwards ou le mien, souligne l’artiste. Je dessine, découpe et couds de la soie, brode… » Et met en œuvre « la même créativité. »
Un séjour à Taïwan l’a tenue éloignée de cette activité pendant six années, au cours desquelles elle s’est formée à l’art traditionnel de la marionnette taïwanaise. Une aventure hors du commun démarrée dans un village de montagne situé à deux heures de route de Taïpei, à l’issue d’une rencontre fortuite à Londres. Ce séjour a culminé par son « adoption » par son maître Chen XiHuang, dont la famille de marionnettistes fait l’objet du film “Le maître de marionnettes“, retraçant l’occupation japonaise de Taïwan pendant la Seconde Guerre Mondiale.
C’est toutefois cette expérience taïwanaise qui amènera la Française à renouer avec la création de robes de mariées, puisqu’elle rencontre son conjoint texan à Taïwan et crée, pour célébrer leur union américano-franco-taïwanaise, une robe en soie asiatique et peau de boa blanc texan.
Une fois installée à Austin, plusieurs demandes lui font prendre conscience du potentiel de cette activité, nourrie par la vague du local et du fait-main. « Je me suis dit “si ça commence à marcher, pourquoi ne pas lancer une marque officielle ?” »
Le nom de sa petite entreprise a failli être “Pins and needles”. Ca sera finalement “Belle du Jour“, pour jouer la carte française à fond. « C’est une amie qui m’a fait prendre conscience de l’aura dont bénéficie la France en matière de préparation de mariages. On m’a suggéré des noms dans lesquels je ne me reconnaissais pas. Belle du Jour, cela me correspond et je pense que les mots “belle” et “du jour”, comme dans “soupe du jour”, sont compréhensibles pour tous les Américains. »