L’histoire de l’art ne s’embarrasse pas des frontières. Artips non plus.
Cette jeune start-up parisienne, qui connait un succès croissant avec ses newsletters sur l’histoire de l’art, va se lancer aux Etats-Unis au cours du printemps.
Pour son développement aux US, Artips a recruté un rédacteur anglophone, et va installer à New York un VIE chargé de développer des partenariats avec des institutions culturelles et des entreprises. La fondatrice Coline Debayle promet de venir aux Etats-Unis une semaine par mois, dans un premier temps.
“Ce qui est intéressant, c’est qu’on a déjà 20% de nos abonnés qui sont hors de France, et dans cette part-là, une bonne partie est basée aux Etats-Unis”, explique Coline Debayle, qui a participé, l’automne dernier, à un “business trip” à New York, monté par les Services Culturels de l’ambassade de France.
Son concept, qui promet à ses abonnés une minute culturelle trois fois par semaine, a séduit 250.000 abonnés, selon les chiffres avancés par Artips. “On gagne pratiquement 30.000 nouveaux abonnés par mois”, se félicite Coline Debayle, jeune diplômée de Sciences Po et d’HEC de 26 ans, qui a monté Artips en 2013 à sa sortie d’école, avec son ami Jean Perret, 31 ans.
Le story-telling d’Artips est efficace : on y apprend en quelques lignes et photos l’histoire d’une oeuvre, d’un artiste ou d’un mythe, comme celui de l’inconnue de la Seine, une belle noyée qui a inspiré Man Ray et Aragon. Ou l’histoire de Suzon, la serveuse des Folies Bergères représentée dans le célèbre tableau de Manet…
En dehors de ses newsletters, Artips a développé une série de produits dérivés – livres, applications conférences, formations. Outre les deux fondateurs, elle emploie huit personnes depuis son QG du 10e arrondissement de Paris, et a tissé un réseau de 170 rédacteurs.
Depuis l’année dernière, Artips a déjà lancé une version test du site en anglais. “Mais on a vite vu que ce n’était suffisant. Pour se lancer aux Etats-Unis et toucher un public américain, il ne s’agit pas seulement de traduire. Il faut adapter le ton, le choix des oeuvres… Et être sur place. C’est ce qu’on veut faire dans les prochains mois”, relève Coline Debayle.
Comme pour la newsletter française, la version américaine d’Artips sera participative, avec des rédacteurs (payés) qui vont écrire les articles, passés ensuite en revue par un spécialiste. A voir si les Américains seront aussi friands de cette minute culturelle.