“Après le Brexit, le printemps des peuples est inévitable”. C’est le titre de la tribune que Marine Le Pen publie, ce mardi 28 juin, dans le New York Times. La présidente du Front National voit en la sortie du Royaume-Uni de l’Europe – “un acte de courage” – le début d’un nouveau “printemps des peuples” , période de révolutions nationalistes connue par l’Europe en 1848 et 1849.
Elle précise que “l’Union européenne est devenue la prison des peuples”. Selon elle, “chacune des 28 nations qui la composent s’est vue progressivement privée de ses prérogatives démocratiques par des commissions et des conseils sans aucune représentation populaire”. La candidate à l’élection présidentielle va jusqu’à comparer l’UE à l’URSS, estimant que “le destin de l’Union européenne ressemble de plus en plus à celui de l’Union soviétique, qui est morte de ses propres contradictions. Des appels au référendum résonnent aux quatre coins du continent. J’ai moi-même proposé au président Hollande d’organiser une telle consultation populaire en France, ce qu’il n’a pas manqué de refuser”, assure-t-elle. A noter qu’une majorité de Français (53%) se dit opposée à la sortie de la France de l’UE, selon un sondage Opinion Way paru le 27 juin, contre 31% en faveur.
Marine Le Pen ajoute que le Brexit a mis l’Union européenne devant un dilemme. “Soit elle décide de laisser tranquillement le Royaume-Uni prendre le large, et alors elle court le risque de créer un précédent : la réussite politique et économique d’un pays sorti de l’Union européenne serait une preuve manifeste de son caractère néfaste. Soit, mauvaise perdante, elle décide de faire payer le peuple britannique par tous les moyens, et alors elle montre au grand jour la nature tyrannique de son pouvoir. Le bon sens incline à choisir la première option. Je pressens que l’Union européenne choisira la seconde”, présage-t-elle.
La présidente du Front National conclue que “la seule question qui reste à poser est celle de savoir si l’Europe est prête à se défaire d’elle-même de ses illusions ou si le retour à la raison se fera dans la douleur”. Pour sa part, l’euro-sceptique confie avoir “choisi la France, choisi la liberté”, espérant un “Franxit”.