Vingt années auront été nécessaires pour qu’Alexandra Kol réalise son rêve : ouvrir sa propre preschool. La maîtresse lyonnaise l’a concrétisé à San Diego, dans le sud de la Californie, le 1er septembre 2020. Nommée La Maternelle, cette école accueille des enfants de 3 à 5 ans, avant leur entrée en first grade (CP). “Je réfléchis à ouvrir les inscriptions dès l’âge de 2 ans, j’ai beaucoup de demandes”, avoue-t-elle.
Alexandra Kol y propose une immersion en français. “Les experts répètent qu’avant l’âge de 5 ans, les enfants sont très réceptifs en audition, ils apprennent une musicalité qui sera utile pour apprendre d’autres langues”, vante la mère de deux enfants. Mais nul besoin d’avoir des origines françaises, ni même des bases, toutes les nationalités sont bienvenues. Outre l’apprentissage de la langue, elle suit le curriculum français et propose de nombreux ateliers Montessori, des jeux et des travaux manuels aux six élèves déjà inscrits.
Un plus grand besoin de maternelles privées aux Etats-unis
Pour réaliser son projet, avec le soutien de son mari, Alexandra Kol a dû étoffer son CV. En plus de son diplôme de l’IUFM, elle a obtenu des unités d’enseignement et de direction sur le sol américain.
En outre, elle a réorganisé sa maison à Pacific Beach pour la transformer en école : un salon a été réaménagé en salon d’accueil pour les enfants avec des jeux ; une bibliothèque a été installée, ainsi qu’une salle de classe. Le point fort de cette école reste son extérieur : les enfants peuvent faire du sport sur la pelouse synthétique installée à cet effet, ainsi que prendre leur déjeuner sous la pergola.
Son idée d’ouvrir une maternelle date d’avant son expatriation. “La procédure, bien que longue, est simplifiée aux Etats-Unis : il suffit d’obtenir une Large Family Care License pour accueillir jusqu’à douze enfants. Et, contrairement à la France, il y a pas d’école publique dès 3 ans. Il y a donc un besoin en daycare ou preschool”, avoue la passionnée. Tout s’imbrique quand elle s’expatrie, en 2015, pour suivre son mari entrepreneur à Santa Barbara, avant de débarquer à San Diego pour un poste dans une école française. “Je n’étais pas convaincue par leur pédagogie trop standardisé”, explique la jeune quadragénaire.
La période n’est évidemment pas idéale mais les pre-schools sont autorisées à ouvrir, en mettant en place un protocole sanitaire complexe avec l’utilisation d’un purificateur d’air, le nettoyage quotidien des jeux avec un stérilisateur UV, le port du masque en intérieur et le passage d’un brumisateur de gel hydroalcoolique tous les soirs. Seul inconvénient : elle ne peut plus transmettre le loup d’Auzou, la mascotte de l’école, de foyers en foyers tous les week-ends.
Une fois la crise passée, et si les débuts prometteurs se confirment, Alexandra Kol envisagent d’ouvrir d’autres maternelles sur le sol américain. “Avec ma touche personnelle”, insiste-t-elle.