Il héberge la Bouquinerie solidaire de l’association de Bruno Paing quatre fois par an, organise des projections en plein air de films français, dispose d’une rare collection de disques de l’hexagone, anime les Decadanse soirées… Derrière ces événements bleu-blanc-rouge, se trouve un Californien: Mark Wright. Propriétaire de La Vidéothèque à Pasadena, ce quadragénaire se présente comme “un amoureux de la culture française”, une passion qu’il essaie de partager avec le plus grand nombre.
Les liens de cet Irlando-américain avec l’hexagone datent de son enfance, des vacances qu’il passait dans le sud de la France avec ses parents. “Ma mère, francophile et gourmande, m’a également fait suivre des cours particuliers de français quand j’étais enfant”, raconte-t-il. Un avant-goût qui l’a poussé à s’installer à Paris durant deux ans, en 1993 et 1994. “La France a nombre de trésors, comme des quartiers charmants, des monuments à tous les coins de rue. C’est spécial.”
Au pair et employé pour le service Erasmus de l’université Paris IV, il s’y familiarise avec le septième art local, sa seconde passion. Admirateur des cinéastes de la Nouvelle Vague, comme Jean-Luc Godard, François Truffaut ou Agnès Varda, il les met en valeur dans les rayons de la Vidéothèque, un vidéo-club qu’il a ouvert en 2003. “C’est une bibliothèque où on achète ou loue des films, inspirée du Forum des images à Paris”, décrit Mark Wright.
Dans les étagères, rangées par pays et par genre, on trouve tout type de réalisateurs français, tels qu’Olivier Assayas, Jacques Audiard, Marcel Pagnol, Alain Resnais, Agnès Jaoui ; et même des affiches et des cartes postales de films cultes. Et quand viennent les beaux jours, il installe un cinéma éphémère sur le parking de Hotbox Vintage à South Pasadena.
Durant ses escales parisiennes, Mark Wright se prend aussi d’affection pour la musique des années 60, avec France Gall, Indochine, Gainsbourg, Françoise Hardy. “Chaque fois que je vais en France, je passe du temps à traîner chez les disquaires.” Des vinyles qu’il propose ainsi à la Vidéothèque.
Et il décide d’aller plus loin. Après avoir été DJ à la radio universitaire de Claremont, il décide de créer des soirées dédiées à la musique française des années 60, en 2011. Depuis, Decadanse s’est mensualisée et sédentarisée au Grand Star Jazz Club à Chinatown, tout en devenant plus éclectique –“même si j’ai une fascination pour Jane Birkin”, raconte celui qui apprécie toujours d’être aux platines. “On a même eu des invités de prestige, comme des membres du groupe La Femme.”