Mitt Romney, un des candidats à l’investiture du parti républicain pour les présidentielles de 2008 n’aime pas la France. C’est un de ses arguments de campagne indiqué dans une présentation PowerPoint (les Alsaciens apprécieront la carte de France) résumant sa stratégie, sur laquelle le Boston Globe a mis la main.
Romney, ex gouverneur du Massachusetts, est mormon. Il est allé en mission en France quand il était jeune. C’est quand il a présidé les Jeux Olympiques de Salt Lake City, se souvient Slate, que la France a gagné son maximum de médailles en 80 ans de Jeux d’hiver.
Mais n’allez pas croire qu’il aime la France. Est-ce que c’est l’expérience de Kerry en 2004 (un autre élu du Massachusetts) qui lui fait craindre de se faire traiter lui aussi de Français ? La France est le navire amiral du socialisme européen, explique la présentation powerpoint. L’Union Européenne voudrait tirer les standards de vie américains vers le bas. « C’est là qu’Hillary et les démocrates voudraient nous emmener : Hillary = France. » CQFD. Le document « suggère que comparer la sénatrice Hillary Clinton à ce pays (la France) pourrait gagner des votes à Romney » résume le Washington Post.
L’édito du Boston Globe s’étonne de la place qu’occupe la France, « mal ultime menaçant le futur de l’Amérique » parmi les ennemis de Romney. « Avec une large majorité d’américains opposés à la guerre en Irak, est-ce que Romney croit que les Américains marchent encore dans les combines de Bush-Cheney comme de rebaptiser les « french fries » ? A une époque où la France coopère de près avec les Etats unis contre les réseaux du djihad, est-ce que Romney croit que sa meilleure manière de montrer comment il mènerait le monde est de faire imprimer des autocollants marqués « Tout sauf la France ». Un de ses consultants devrait lui parler du niveau de vie des français qu’il s’apprête à ridiculiser – et des investisseurs qui en tirent parti. »
Côté campagne française, Ségolène Royal, candidate « mère protectrice », va faire campagne dans les banlieues. Rien n’a changé dans les banlieues depuis les émeutes, observe le New York Times, mais pour la première fois les votes des maghrébins et des noirs pourrait faire la différence. A Clichy sous Bois, le nombre d’inscrits a augmenté de 25 % depuis les événements de 2005.
Le critique cinéma du New York Times (http://www.nytimes.com/2007/02/28/movies/28rend.html) est allé voir « La Vie en Rose ». Il a adoré. La vie de Piaf a ouvert le festival du film français de New York. Stephen Holden note que « tout en observant parfaitement la fragilité humaine, la majorité des films français présentés communiquent, bien plus que n’importe quel cinéma étranger, une appréciation voluptueuse du confort bourgeois et de la stabilité» relevant encore que « même si la France fait face à des embrasements urbains d’une population immigrée croissante, le cinéma français se raccroche toujours à un idéal épicurien faisant de la bonne vie la dernière défense contre le chaos. » Aucun des films présentés, note t-il, traite des tensions multiculturelles.
Erratum : dans la dernière livraison de France Made in USA, j’ai malencontreusement traduit « debonair » par « débonnaire ». Or debonair signifie « d’une élégance nonchalante », me signale un fidèle lecteur. Mea culpa. Tout le monde sait bien que Jean-David Levitte, l’ambassadeur français à Washington est d’une élégance nonchalante et non pas « bienveillant, complaisant, parfois jusqu’à l’excès » (http://www.linternaute.com/dictionnaire/fr/definition/debonnaire/). Dans notre prochaine édition, nous reviendrons sur actually-actuellement et verge-verge. (n’importe quoi pour retenir des lecteurs).