Recyler une partie de la vapeur d’eau échappée des grandes tours de refroidissement des centrales électriques et autres usines industrielles. A l’heure de la pénurie d’eau dans le monde, l’idée paraît évidente. Mais elle exige une technologie révolutionnaire que deux jeunes étudiants sortis du MIT ont mis au point et commencé à commercialiser. Et c’est leur start-up, Infinite Cooling, qui a remporté le premier prix de la 12ème édition du French American Entrepreneurship Award (FAEA), mardi 2 novembre.
L’ambition de l’entreprise contrastait avec l’humilité de Maher Damak, l’un des deux fondateurs venu se soumettre à l’exercice des cinq minutes de pitch dans les salons du consulat général de France. Le Franco-Tunisien de 31 ans, diplômé de l’École Polytechnique, a transformé son projet de thèse, il y a deux ans, en start-up avec aujourd’hui un siège à Boston et un concept unique qui lui a permis de lever 4 millions de dollars dès la première année. « Rencontrer des entrepreneurs et des investisseurs français, c’est ce que prix nous offre, la connexion avec l’écosystème français aux Etats-Unis », estime le jeune entrepreneur, qui se voit offrir 10.000 dollars, et le soutien des Conseillers du commerce extérieur, nouveau partenaire du Club 600 pour le FAEA.
L’innovation responsable, l’un des critères de sélection du jury, est également au cœur de l’entreprise Connecting Food, lauréate du deuxième prix. Avec un peu de nervosité dans la voix, Samantha Gedenne, directrice du développement international de la start-up, s’est elle-aussi prêtée à l’exercice du pitch, dans un anglais impeccable. « C’était la première fois en deux ans que je passais devant des gens, c’est autre chose que de parler devant un écran », a confié la jeune Franco-Américaine. Connecting Food propose une solution blockchain pour fournir une traçabilité complète des produits alimentaires, de la ferme à la table des consommateurs. « Le prix va nous aider à participer à des salons et à accéder à un réseau. Tout l’écosystème FAEA va nous permettre d’accélérer notre croissance aux Etats-Unis », a encore assuré la jeune femme, son grand chèque de 5000 dollars dans les mains.
« Quand on est entrepreneur, on a besoin de moments comme ceux-là qui rassurent et qui confirment qu’on est dans la bonne direction », estime Guillaume Bouvard, co-fondateur d’Extend, lauréat du FAEA en 2018 et membre du jury de sélection cette année. Et même si on ne remporte pas le prix, présenter son entreprise est toujours un bon entraînement. C’est ce que l’on fait tous les jours devant les clients ».
« Je pensais avoir de bonnes chances de l’emporter, mais c’était avant d’écouter le pitch des trois autres concurrents », avait d’ailleurs lancé, non sans humour, Laurent Cunin au début de la présentation de sa start-up MZ Technologie et l’un des deux candidats malheureux de la soirée, avec Aptivio. « Il méritaient tous de l’emporter », a reconnu Olivier Coste, Président Unified Communications and Collaboration d’Atos aux Etats-Unis et l’un des trois panélistes qui posaient les questions à l’issue de chaque pitch. « Ça s’est joué à un point d’écart », a renchéri Anne Busquet, la co-présidente du FAEA et membre du jury de sélection. Son enthousiasme à retrouver en personne la communauté des créateurs d’entreprises, anciens et nouveaux, était largement partagé.