En France, la Saint-Valentin, loin d’atteindre les proportions qu’elle revêt aux Etats-Unis, reste l’apanage des couples. Tandis qu’ici, les enfants sont au cœur du dispositif. Une différence qui n’en finit pas d’étonner les familles françaises expatriées aux Etats-Unis.
Ainsi, le jour de la Saint-Valentin, dès 2 ans et tout au long de l’école primaire, les enfants offrent des petits cadeaux (chocolats, cartes, sucettes…) à leurs camarades. En classe, des lectures, activités ou travaux manuels sont organisés, en lien avec le thème de la Saint-Valentin. Rien de tel en France.
Pour comprendre, il faut savoir que le sens de la Saint-Valentin aux Etats-Unis n’est pas limité à l’amour et au couple. Mais à l’affection en général, l’amitié, la communauté.
“C’est l’occasion de célébrer le bonheur, l’amitié et la tolérance et d’en discuter avec les enfants. Cela leur permet de sentir qu’ils font partie d’une communauté, qu’il y a de l’affection autour d’eux à l’école”, affirme Vanessa Handal-Ghenania, directrice des écoles new-yorkaises Les Petits Poussins et Arc-en-Ciel. En général, l’enfant offre un cadeau à chacun de ses camarades de classe – et pas seulement à ses meilleurs amis. “Ils font aussi un cadeau au maître ou à la maitresse. C’est une façon pour eux de dire ‘merci'”, poursuit-elle.
Depuis quand les enfants fêtent-ils la Saint-Valentin ?
La fête de la Saint-Valentin est entrée dans l’univers des enfants au début du XXème siècle, explique Gary Cross, professeur d’histoire culturelle américaine à Penn State. “Au XIXème siècle, les fêtes américaines, comme Thanksgiving, Pâques, Halloween ou la Saint-Valentin étaient surtout des fêtes d’adultes. Mais leur popularité diminuait, et ces célébrations étaient de plus en plus abandonnées à mesure que la société devenait plus urbaine et individualiste. Ces fêtes ont connu un regain à partir du moment où les enseignants s’en sont emparés et les ont fait entrer dans les écoles”, raconte ce chercheur.
Dans son livre The Cute and the Cool: Wondrous Innocence and Modern American Children’s Culture, il en a tracé l’origine. Dans les années 1910, plusieurs livres offraient des conseils aux enseignants sur la manière de créer des jeux ou projets artistiques afin de préserver des traditions qui disparaissaient, comme la Saint-Valentin.
Un livre de Dorothy Spicer, Parties for Young Americans, publié en 1940, a achevé de “transformer cette fête mineure célébrant l’amour entre adultes” en fête pour enfants. Le livre suggère ainsi d’organiser un goûter avec des jeux où les enfants choisissent un cœur sur un arbre, qui permet de créer des couples filles/garçons. Les adultes trouvaient “charmant” que les enfants célébraient la Saint-Valentin et mimaient l’amour à la manière des adultes, affirme l’auteur.
Une tendance accompagnée, à partir des années 30, par l’essor de la société de consommation, le développement du marketing et de la publicité à destination des enfants… Et la focalisation, toujours plus forte, de la société américaine autour de la famille.
Un budget de 142 dollars par personne en 2015
Certains diront qu’introduire la Saint-Valentin si tôt dans la vie est une manière d’ancrer des pratiques consuméristes dès le plus jeune âge. Cela expliquerait le succès de la Saint-Valentin auprès des Américains. Selon l’enquête 2015 de la National Retail Federation, 55% des adultes américains célèbrent cette fête.
En 2015, l’Américain a dépensé, en moyenne, 142 dollars en bonbons, bijoux, cartes et fleurs à destination de son partenaire, de ses enfants, de ses amis, de ses collègues, des copains de la classe du fils et de son chien (oui, 21% des Américains vont offrir un cadeau à leur animal pour la Saint-Valentin). Plus de 150 millions de cartes seront échangées à cette occasion. Au total, la Saint-Valentin aux Etats-Unis devrait générer, cette année, 18,9 milliards de revenus.
Par comparaison, en France, 47% des Français prévoient de fêter la Saint-Valentin, d’après une étude Ifop de 2014. Et 52% des interrogés estiment que cette fête est, en premier lieu, une “opération commerciale” (ah, ces Français…). Ceux qui la fêtent ne vont pas se ruiner pour l’occasion : une autre étude, citée par Cosmopolitan, affirme que le budget Saint-Valentin serait de 71 euros pour les hommes… et 32 euros pour les femmes.
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parce qu’il y a du chiffre d’affaire à faire…. enfin !!!
Ou bien serait-il qu’il faut fidéliser les futurs consommateurs dès l’enfance et ne rien rater….? Dans une société basée sur le “consuming” ne faut-il pas se poser la question? Bonne “Valentine!”
C’est en effet une très bonne question.
Sans jamais avoir recherché le sujet, j’ai toujours pensé qu’il s’agissait ni plus ni moins d’une opération de marketing comme tant d’autres. Mais il est vrai que c’est bien ancré dans les mœurs. Personnellement, après 20 ans ici, je continue à oublier tous les ans qu’il faut que je la souhaite à tout le monde. J’ai le même problème avec la fête des mères (que je ne pense à souhaiter qu’à ma mère alors que ma belle-famille sud-américaine la souhaite à tout le monde !)
Peut-être est-il possible de faire des présents ou attentions qui ne coûtent rien ou presque … pourquoi toujours voir que le côté négatifs des choses … commercial , si on le veut !!! positivons et apprendre à nos enfants le partage et le don n’est pas si mal que ça !!! Au lieu de leur apprendre à râler et se plaindre de cette vilaine société …
Ne vous inquiétez pas, même si cette fête n’est pas du tout fêtée en France, les français pour la plupart trouvent le moyen le jour de cette fête de consommer en alcolls pour ensuite se taper dessus! J’imagine que pendant que tout le monde s’amuse et passe un bon moment aux Etats-Unis, ici en France, le lendemain de la Saint Valentin, les urgences doivent être bondées! Et je ne vous dis pas le nombre de français qui se retrouvent avec une gueule de bois. je suis pourtant moi-même française, mais je trouve que les français ne sont pas doués pour faire la fête!
Puis j’approuve la coutume américaine. Convier les enfants à la fête, c’est aussi leur montrer qu’ils existent et qu’ils ont le droit d’être heureux, puisqu’ils ont déjà le droits d’être profutés par les grands sous prétextes qu’ils sont petits!
par ailleurs, la coutume française révèle bien que la France est dans une athmosphère dépressive, mais nous ne sommes pas obligés de la SUPPORTER!