Encore une trentaine de rodéos et Yvan Jayne sera fixé. Participera t-il aux finales des championnats du monde à Las Vegas du 1er au 10 décembre ? Réponse le 30 septembre. En attendant de connaitre son classement, le cow-boy marseillais s’entraine dur et participe à deux à trois rodéos chaque semaine, traversant les Etats-Unis de la Californie au Nebraska en passant par le Nouveau-Mexique.
“Je dois rester dans le top 15 et éviter les blessures” précise celui qui pointe pour l’instant à la 8ème position mondiale dans sa discipline, le bareback riding, la monte à cru de chevaux sauvages. “Le but est de tenir plus de huit secondes d’affilée sur le dos de l’animal sans encaisser trop de coups. C’est l’épreuve la plus difficile, elle colle à ma personnalité”.
Résidant à Rockwall au Texas, Yvan Jayne aime repousser ses limites. Elevé à Cuges-les-Pins en Provence dans une famille de cascadeurs équestres, il quitte tout en 1998 à l’âge de 16 ans pour étudier aux Etats-Unis, “en espérant à terme faire du rodéo” . Sur place, sa famille d’accueil l’aide, l’inscrit aux championnats inter-universités, où il obtient de très bons résultats. Ses études terminées, le jeune Marseillais débute une carrière professionnelle, tout en donnant des cours de français pour arrondir ses fins de mois.
Aujourd’hui, Yvan Jayne est le seul cow-boy français et européen aux Etats-Unis. Régulièrement classé parmi les meilleurs de sa discipline, il ambitionne cette année de “terminer au moins dans le top 3, voir d’être sacré champion du monde” . Un défi de taille pour le jeune homme de 34 ans, conscient que le temps presse. “Une carrière de bareback rider s’arrête vers 38-39 ans. Ce n’est pas tant une question d’âge que de blessures. A un moment donné, le corps dit stop” . Heureusement, Yvan Jayne a déjà préparé sa reconversion. Il a récemment lancé une marque de vêtements, Adrenaline Addiction, et une société de tourisme entre la France et les Etats-Unis. “Je fais visiter la Provence aux Texans et le Texas aux Provençaux” .
Naturalisé américain, le Marseillais à l’accent chantant se sent-il aujourd’hui plus proche de la culture française ou américaine ? “Je parle de la France et de la Provence tous les jours à ma femme, qui est Américaine. Mais je parle également tout le temps du Texas à mes amis quand je suis en France” sourit-il, avant de conclure, “je crois que je me considère autant Français qu’Américain. Pourquoi choisir? “