On vit tous le rêve new-yorkais jusqu’au jour où l’on découvre que l’on partage son appartement avec une belle colonie de cafards. Le phénomène semble tellement fréquent que les New-Yorkais y sont devenus insensibles – “Tu as des cafards? Normal. C’est New York!” . Pourquoi semble-t-il y en avoir autant dans la Grosse Pomme? C’est la question bête de la semaine.
Tout d’abord, mettons les choses au clair: il n’est pas prouvé qu’il y a plus de cafards à New York qu’ailleurs. Et pour cause, il est impossible de les recenser. C’est un expert qui le dit. “Ils sont présents dans toutes les grandes villes. Mais on ne les remarque pas avant qu’ils ne causent de grands problèmes” selon Lou Sorkin, chercheur au Museum américain d’Histoire Naturelle à New York où il passe son temps à étudier cafards, araignées, punaises de lits et autres ragoûtantes bestioles.
Mais alors pourquoi a-t-on l’impression que les cafards sont partout à New York? Plusieurs hypothèses existent. Premièrement, la localisation de la ville. “C’est un port” , rappelle un autre expert en cafards Mark Stoeckle, chercheur au sein du National Cockroach Project, une initiative de la Rockefeller University visant à étudier l’ADN de ces insectes aux Etats-Unis. “Il y a beaucoup de nouvelles espèces de cafards qui arrivent dans les containers notamment ou qui y déposent des œufs. Les villes côtières sont traditionnellement plus exposées aux cafards” .
C’est ainsi que New York, terre promise, se retrouve avec une belle diversité d’espèces: “American cockroach” (qui vient d’Afrique), “German cockroach” (qui vient d’Ethiopie) et plus récemment le “Asian cockroach” ailé, retrouvé pour la première fois en 2013 près de la High Line.
Autre raison: le climat new-yorkais et ses étés chauds et humides, des conditions météo que les cafards adorent. Ils parviennent à passer les hivers rigoureux en se nichant dans l’extraordinaire dédale de canalisations et de réseaux souterrains (métro, égouts…) pour se maintenir au chaud en attendant le retour des beaux jours et de s’inviter dans votre cuisine. “Si on devait construire une ville pour les cafards, ça serait New York, ironise Mark Stoeckle. Les villes qui n’ont pas de réseau souterrain important n’ont souvent pas de problème de cafards” .
Le phénomène est accentué dans les villes comme New York qui comportent de nombreux logements collectifs… pas toujours bien entretenus. “La structure de certains bâtiments et la mauvaise maintenance n’aident pas, ajoute Lou Sorkin. Si vous avez des ouvertures dans la tuyauterie par exemple, les cafards auront le champ libre” . Et vous, un gros problème.
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La piètre qualité de constructions avec des planchers et des murs fait de torchis n’aide pas.