(Revue de presse) La chose n’est pas nouvelle, la presse américaine s’intéresse de très près aux entrepreneurs français, espèce qui semble rare et menacée dans le pays si l’on en croit certains articles. Cette semaine, le New York Times brosse le portrait de Xavier Niel, le fondateur de Free, qui s’est hissé en 2013 à la sixième place du classement Forbes des plus grandes fortunes mondiales.
Pour le New York Times, Niel est « un milliardaire à contre-courant ». « Pour les nombreuses personnes en France qui luttent contre une économie en stagnation, M. Niel est un héros. Mais pour l’establishment des entreprises françaises, qui luttent contre la perturbation économique liée à l’Internet (…), il représente une fâcheuse menace, un destructeur des marges de profit ». Pourtant « son objectif n’est ni plus ni moins que d’insuffler une culture entrepreneuriale basée sur le web en France », analyse le journal, qui qualifie Xavier Niel d’ « évangéliste économique ».
« Il représente le monde du web et l’économie de l’Internet, explique Cédric Manara, professeur de droit à l’EDHEC. Il n’est pas l’un d’eux, il représente ce qui les effraie, la grande bataille entre la vieille et la nouvelle économie ».
Malgré les succès économiques de Xavier Niel, le New York Times précise que son image « reste controversée en France ». « Sa décision d’ouvrir un service de téléphonie rose a irrité les Français, dont la majorité est catholique », souligne le quotidien.
Si Xavier Niel est un entrepreneur différent, le quotidien s’inquiète du fait qu’il pourrait bientôt faire partie de cet establishment qu’il dit rejeter. « Alors que l’influence et la stature publique de M. Niel grandissent, certains s’inquiètent du fait qu’il pourrait devenir l’un de ceux qu’il déteste, l’establishment. Ils mettent en avant le fait qu’en 2010, M. Niel était l’un des trois investisseurs ayant acheté une partie importante du « Monde », le quotidien vedette du pays ». Le New York Times conclut l’article en citant un témoignage corroborant cette idée : « Je pense que secrètement, il veut appartenir à cet establishment », avance François Godars, analyste chez Enders Analysis. « En France, nous aimons brûler nos idoles », rétorque Cédric Manara en défense du milliardaire français.
Bloomberg se moque de Pierre Moscovici
Alors que la réunion des ministres des Finances des pays du G7 s’est achevée le 11 mai, Pierre Moscovici a retenu l’attention des médias américains concernant son refus de mettre en œuvre des plans d’ajustement en 2013. « La France souffre d’une fatigue de l’ajustement », titre le site Bloomberg, citant des propos du ministre français de l’Economie et des Finances. « Si nous faisons trop d’ajustements (…) cela voudrait dire que notre économie est en récession et nous ne pouvons pas accepter cela », a déclaré Pierre Moscovici.
Bloomberg ironise sur la situation : « Les chiffres qui devraient sortir le 15 mai montreront probablement que la France est tombée en récession au premier trimestre (…) le produit intérieur brut (PIB) a décliné de 0,2% après la contraction de l’économie à 0,3% sur les trois derniers mois de 2012 ». Et le site de maintenir que cette décision n’est décidément pas la bonne : « Dans le même temps, le chômage a atteint un record et le déficit budgétaire du pays atteindra 3,9% du PIB cette année et 4,2% l’année prochaine ». Bloomberg en remet une couche dans un autre article : « Pierre Moscovici a déclaré que l’ère de l’austérité était terminée » relate le site, ajoutant que « le fossé entre le ministre français de l’Economie et des Finances et son homologue allemand Wolfgang Schaeuble souligne les divergences entre leurs économies et les querelles dans la lutte contre la crise depuis que François Hollande a remplacé Nicolas Sarkozy il y a un an ».
Alerte au Coronavirus
Pour la presse américaine, la France est décidément un pays où il ne fait pas bon vivre en ce moment, notamment depuis la contamination de deux Français au Coronavirus, un virus provenant d’Arabie Saoudite. « France : les inquiétudes sur le nouveau virus » titre le New York Times qui précise que « depuis l’apparition du virus l’année dernière, 18 personnes sont mortes dans le monde ».
Alors qu’il se transmet moins facilement que la plupart des autres virus, le quotidien s’inquiète de la possibilité d’une nouvelle pandémie dans un autre article. « Les nouvelles formes terribles des maladies infectieuses font les gros titres, mais pas à leur début. Chaque pandémie a débuté faiblement. Les premiers indicateurs peuvent être subtils et ambigües. Quand le prochain grand virus arrivera, s’étendant à travers les océans et les continents aussi rapidement que la tombée de la nuit, causant maladies et peur, tuant des milliers, peut-être des millions de personnes, il sera signalé au début par des rapports discrets et déconcertants ». On aurait presque peur de voyager en France.
Crédit : Lemouton Stephane/ABACAUSA.COM